Un héritage documentaire préservé mais mal transmis
Créé en septembre 1988 sur initiative de Seyyed Ahmad Khomeiny, l'Institut célèbre cette année son 37e anniversaire. Sa mission principale consiste à préserver et organiser l'ensemble des œuvres de l'Imam Khomeiny pour éviter toute déformation. Selon Dr. Komsari, cette mission de préservation a largement été accomplie : "Aujourd'hui, personne ne peut porter atteinte aux œuvres de l'Imam et les déformer."
L'Institut a publié le "Sahifeh Imam" en 22 volumes, qui devrait prochainement s'étoffer de 4 à 5 volumes supplémentaires grâce aux nouveaux documents collectés. Cette collection constitue désormais la référence officielle, remplaçant le "Sahifeh Nour" du ministère de la Culture, jugé obsolète.
Un échec éducatif reconnu
Le diagnostic de Dr. Komsari est sans appel : "Il est indéniable que la jeune génération n'a aucune connaissance de l'Imam et de sa pensée." Cette situation résulte, selon lui, de multiples défaillances institutionnelles et méthodologiques.
L'exemple de l'Université Azad illustre ces dysfonctionnements : l'introduction obligatoire d'une unité d'enseignement sur le testament de l'Imam Khomeiny aurait créé "une sorte de résistance négative" chez les étudiants, faute de méthodologie adaptée.
Des institutions culturelles en défaut
Dr. Komsari critique vivement l'absence de l'Imam dans les manifestations culturelles majeures. Que ce soit au Festival de Fajr, lors des marches d'Arbaeen ou des célébrations de Ghadir, la figure de l'Imam reste marginalisée. "Au Festival de Fajr, il n'existe aucune œuvre artistique qui traite de l'Imam", déplore-t-il.
Cette négligence s'étend aux institutions éducatives et culturelles : le Centre de développement intellectuel des enfants, le Basij, l'éducation nationale, tous semblent avoir délaissé la promotion de la pensée de l'Imam.
L'urgence d'une renaissance spirituelle
Citant les paroles du Guide suprême selon lesquelles "l'Imam n'est pas seulement l'Imam d'hier, mais aussi l'Imam d'aujourd'hui et de demain", Dr. Komsari souligne l'urgence de revitaliser cet héritage. "La pensée de l'Imam est le logiciel et l'âme de la République islamique", rappelle-t-il.
Le directeur de l'Institut reconnaît les limites de son institution : "L'Institut fait de certains travaux des modèles, mais n'a pas la capacité de créer un grand mouvement dans le pays." Il appelle donc à une mobilisation générale des institutions responsables pour remédier à cette crise de transmission.
Un enjeu existentiel pour la République islamique
Au-delà du simple défi éducatif, Dr. Komsari pose une question fondamentale : si la base de légitimité du système - la pensée de l'Imam Khomeiny et la Constitution - n'est plus transmise, "qu'adviendra-t-il de la République islamique ?"
Cette interrogation résume l'enjeu central de son message : transformer un héritage parfaitement préservé sur le plan documentaire en une force spirituelle vivante capable d'inspirer les générations futures, à l'image de la "prescription qui guérissait la douleur historique de la nation iranienne" qu'avait su offrir l'Imam Khomeiny durant la révolution.