Dans deux nouveaux rapports sur le programme nucléaire iranien, le directeur général de l'AIEA souligne que « le fait que l'Agence n'ait pas eu accès à ces matières nucléaires pendant cinq mois signifie que le processus de vérification est reporté depuis longtemps ». L'institution insiste sur le caractère « impératif » de cette vérification.
L'AIEA a néanmoins pu inspecter certaines installations nucléaires iraniennes épargnées durant la guerre de 12 jours avec Israël et l'attaque américaine. Toutefois, depuis ce conflit, les inspections ne sont pas pleinement revenues à la normale, limitant la capacité de l'Agence à actualiser ses données.
Selon les dernières données disponibles au 13 juin 2025, les stocks d'uranium enrichi de l'Iran s'élevaient à 9 874,9 kg, dont :
- 440,9 kg d'uranium enrichi à 60% (sous forme d'hexafluorure d'uranium - UF6)
- 184,1 kg d'uranium enrichi à 20%
Selon les critères de l'AIEA, la quantité d'uranium enrichi à 60% serait suffisante, si elle était davantage enrichie, pour produire jusqu'à 10 bombes nucléaires.
Dans un second rapport, l'AIEA rappelle que l'Iran est tenu, conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), de rendre compte sans délai de la situation des matières nucléaires dans les installations endommagées. Téhéran n'a toujours pas respecté cette obligation.
L'Agence déplore avoir perdu la capacité de suivre l'emplacement et l'état précis des matières nucléaires iraniennes, y compris les stocks d'uranium hautement enrichi. Le rapport conclut que le niveau réel d'uranium hautement enrichi de l'Iran et son accumulation constituent « une source de préoccupation sérieuse ».