L’acceptation de la résolution 598 par l’Iran : une nouvelle stratégie de défense

L’acceptation de la résolution 598 par l’Iran : une nouvelle stratégie de défense

En juillet 1988, après huit années d’une guerre dévastatrice avec l’Irak, l’Iran annonça officiellement l’acceptation de la résolution 598 du Conseil de sécurité de l’ONU, mettant fin au conflit armé.

Contexte et pressions internationales

Adoptée dès 1987, la résolution 598 appelait à un cessez-le-feu immédiat, au retrait des forces derrière les frontières reconnues et à la libération des prisonniers de guerre. L’Iran avait d’abord hésité à l’accepter, jugeant le texte incomplet. Mais la conjoncture évolua :

  • L’attaque du croiseur américain USS Vincennes contre un Airbus iranien, qui causa 290 morts, marqua un tournant.
  • L’usage massif d’armes chimiques par Saddam Hussein renforça la perception d’un danger incontrôlable.
  • Sur le plan diplomatique, Téhéran se voyait accusé de prolonger inutilement la guerre, tandis que Bagdad se présentait comme « partisan de paix ».

Ces facteurs poussèrent la République islamique à privilégier la sauvegarde des vies humaines et la stabilité régionale.

La position de l’imam Khomeini

Dans un message solennel, l’imam Khomeini admit que cette décision fut pour lui « extrêmement douloureuse », mais qu’elle répondait aux conseils unanimes des experts politiques et militaires. Il insista sur le fait que ce choix, bien que difficile, était désormais dans l’intérêt de la révolution et du pays.

Il rappela que le véritable objectif restait la défense de l’Islam et des musulmans. Selon lui, la guerre n’était pas terminée, mais le front avait changé de nature : d’une confrontation militaire, elle se transformait en lutte politique et diplomatique. L’acceptation de la résolution représentait donc un changement de stratégie plutôt qu’un abandon.

Réactions et explications

Des figures comme Akbar Hachemi Rafsandjani et Mohsen Rezaï soulignèrent que les circonstances militaires et diplomatiques rendaient la poursuite des combats risquée pour l’Iran. Le cessez-le-feu fut ainsi présenté comme un moyen d’éviter de nouvelles pertes, tout en préservant les acquis de la guerre, notamment l’intégrité territoriale.

Une vigilance toujours nécessaire

L’imam mit en garde la nation : l’acceptation de la résolution ne signifiait pas la fin des menaces. Il appela les forces armées et le peuple à rester vigilants et à maintenir une capacité de défense élevée.

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