Hodjat-ul-Islam Mohammad Reza Naseri raconte cet événement historique ainsi :
« Le 13 novembre 1964, j’étais au sanctuaire de Hazrat Masoumeh (s). Les portes étaient fermées et personne ne pouvait sortir. Après avoir prié l’aube, je suis retourné à ma chambre à l’école de Dar al-Shifa, et on m’a informé qu’un couvre-feu était en place et que l’Imam avait été arrêté. L’exil de l’Imam Khomeini eut lieu pendant le mois de Jumada al-Thani et faisait suite à son discours, puis à la publication d’une déclaration le 4 novembre, contre l’approbation de la capitulation au Parlement. La publication de la déclaration par la SAVAK révéla qu’il avait été exilé en Turquie.
À Qom, les étudiants religieux manifestèrent, craignant que l’Imam ne soit maltraité en Turquie. Cela obligea le gouvernement à faire attention, et le gouvernement turc en prit également acte. Haj Agha Mostafa Khomeini fut lui aussi arrêté et, après sa libération, envoyé en exil en Turquie auprès de son père.
Face à l’ampleur du soulèvement des érudits religieux, le gouvernement fut contraint d’organiser 2 ou 3 rencontres. Lors de ces rencontres, des représentants d’Ayatollah Khansari et d’autres érudits religieux rencontrèrent l’Imam Khomeini en Turquie pour rassurer les érudits et les étudiants religieux sur sa santé. Bien que la situation se soit quelque peu calmée, les étudiants continuèrent à organiser diverses manifestations exigeant la fin de l’exil.
Sadr al-Ashraf, un bénéficiaire du régime royal, proposa aux érudits de Qom que le retour de l’Imam à Qom poserait problème, mais que le maintien de son exil serait encore plus problématique. Il suggéra donc une solution intermédiaire : envoyer l’Imam à Najaf. Ainsi, en octobre 1965, l’Imam Khomeini et Haj Agha Mostafa furent exilés à Najaf. »
Extrait des mémoires des années de Najaf (Vol. 2, p. 198-199)