Quand on parle d’Achoura, certains voient le jour où Allah a sauvé le prophète Noé du déluge et le jour de la victoire du prophète Moïse sur le Pharaon. D’autres voient une marque de thé vert provenant de Chine et pour d’autres, un film d’horreur dans lequel quatre gosses jouent à se faire peur et se rendent dans une demeure condamnée, réputée maudite.
Pour les chiites, Achoura représente l’un des évènements les plus tragiques et horribles de l’histoire de l’islam, qui a eu lieu à Karbala en Irak où Hussein, fils d’Ali et de Fatima Zahra la fille du Messager de Dieu, accompagné des membres de sa famille ainsi que de ses compagnons a été massacré sauvagement par le califat omeyyade de l’époque.
Après le décès du Messager de Dieu, quatre califes régnèrent l’un après l’autre sur la communauté musulmane. À la fin du dernier Calife, le pouvoir tombe entre les mains de Muawiya ibn Abi Soffiyan et le gouvernement islamique subit un changement fondamental. Le règne de Muawiya fut marqué par une redéfinition de critère de gestion des affaires du gouvernement islamique. Les dignitaires au pouvoir préfèrent un islamique superficiel au détriment d’autres aspects fondamentaux gênants pour les intérêts mondains futiles qu’ils poursuivaient. En réalité Muawiya était plus un roi avide de pouvoir et non le représentant du prophète de l’islam. Sous son règne la communauté musulmane retourna progressivement à l’époque de l’obscurantisme d’avant l’islam. Les nobles enseignements et valeurs laissés par le Messager de Dieu disparaissaient jour après jour de la société. L’abstinence céda petit à petit la place à la débauche, la sobriété à l’alcoolisme, la vérité au mensonge, la fidélité à l’infidélité, le crime à la vertu et enfin la justice à l’injuste.
Assoiffé de pouvoir, Muawiya signa un traité de paix avec l’Imam Hassan ibn Ali, petit-fils du Messager de Dieu et grand frère de l’Imam Hussein. L’une des clauses de ce traité stipulait que le pouvoir reviendrait à l’Imam Hassan en cas de décès de Muawiya et si c’est l’Imam Hassan qui venait à mourir le premier, alors le pouvoir reviendrait à son frère l’Imam Hussein.
Après la mort de l’Imam Hassan par empoissonnement commandité par Muawiya, beaucoup sollicitèrent l’allégeance à l’Imam Hussein, mais il déclara, « Que la miséricorde de Dieu soit sur vous, rester dans vos maisons et n’éveiller pas de soupçon. Je réserve mon opinion pour après Muawiya si Dieu me garde en vie d’ici là. »
C’est ainsi que l’Imam Hussein réussit à empêcher tout trouble ou discorde.
Pendant son règne qui dura 20 ans, Muawiya s’employa de différentes manières à obtenir l’allégeance pour son fils Yazid une initiative contraire aux clauses du traité de paix.
Un peu avant sa mort, Mouawiya se rendit à Médine pour obtenir l’allégeance pour son fils Yazid. Aïcha la femme du Messager de Dieu est la première qu’il rencontra. Quand elle comprit les intentions de Mouawiya, elle protesta et lui exhorta la crainte de Dieu. Après sa rencontre avec Aïcha, il se rendit chez Imam Hossein et l’exhorta de faire allégeance à son fils Yazid. L’Imam Hossein refusa et Mouawiya rentra à Damas en Syrie sans avoir obtenu l’allégeance de l’Imam Hossein.
Avec des pots de vins, Muawiya réussit à convaincre certains notables de faire allégeance à son fils Yazid, mais pour lui, l’allégeance de l’Imam Hussein était capitale. Il écrivit à l’Imam Hussein et lui demanda la soumission à Yazid, mais la réponse de l’imam Hussein à Muawiya fut dévastatrice, « Tu veux assoir l’autorité de Yazid sur les gens alors que c’est un jeune homme qui boit de l’alcool et joue avec des chiens. Tu as trahi ton engagement, détruit ta responsabilité et ignoré les recommandations de ton seigneur. »
Après la Mort de Mouawiya, le gouvernement et la communauté islamique du noble prophète, fruit des efforts et de la lutte permanente avec ses compagnons loyaux se retrouvèrent entre les mains de Yazid, un indigne qui ne connaissait de l’islam que le nom et rien d’autre.
Yazid installé sur le trône essaya en vain d’obtenir l’allégeance de l’imam Hussein, alors il décida de l’éliminer. Il lança à ses trousses une armée de 35 000 hommes, qui le massacrèrent, lui, ses enfants et ses compagnons à Karbala en Irak de la manière la plus horrible le 10 Muharram de l’an 61 de l’hégire.
Son crime était de s’être levé pour réformer la communauté de son grand-père qui avait replongé dans l’égarement, d’avoir ordonner le bien et interdit le blâmable et enfin d’avoir voulu défendre le droit des faibles et des opprimés.
En tombant en martyr, Hossein a sauvé la religion de son grand-père et nous a enseigné qu’il est préférable de mourir dans la dignité que de vivre dans le déshonneur.
Aujourd’hui après plus de 13 siècles de la vie de ce grand homme, des millions de musulmans à travers le monde célèbrent son martyre et lui rendent hommage pour son sacrifice. Son nom est gravé sur tous les cœurs et scandé par toutes les lèvres.