Ramadan dans le Coran

Ramadan dans le Coran

Ramadan
Aussi orthographié : Ramadhan, Ramaḍān, Ramadân, Ramadhân.
Le jeûne légal, en arabe sawm ou siyyâm est un rite obligatoire prescrit par le Coran et qui fait partie des cinq « piliers de l’islam ». Il se déroule durant le mois de ramadan, 9ième mois du calendrier hégirien.

Ramadan dans le Coran et la Sunna

La sourate al Baqara (II), concentre de nombreux versets ayant trait au jeûne du mois de ramadan :

Le jeûne du mois de ramadan est une prescription coranique,

Verset 183 : « Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux générations qui vous ont précédés. -Peut-être craindrez-vous Dieu. » ;

Certaines personnes peuvent en être dispensées,

Verset 184 : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’avec grande difficulté, il y a une compensation : nourrir un pauvre… » ;

La révélation du Coran commença au cours du mois de Ramadan. C’est le seul mois cité dans le Coran. Durant ce mois, Dieu révéla le texte sacré dans sa totalité à l’ange Gabriel et, à son tour, il le communiqua graduellement, au gré des évènements, au Prophète pendant près de vingt-trois ans :

Verset 185 : « Le Coran a été révélé durant le mois de Ramadan. C’est une direction pour les hommes ; une manifestation claire de la Loi. » ;

Elle définit la durée du jeûne,

Verset 187 : « … Mangez et buvez jusqu’au moment où un fil blanc peut être distingué d’un fil noir, à l’aube. Après quoi, observez un jeûne complet jusqu’à la nuit. »

Cette obligation est aussi relayée par un hadîth qudsi ou hadîth sacré, parole sainte révélée au Prophète qui est une narration sacrée. Un hadîth renvoie aux actes et aux paroles du Prophète. Les hadîths qudsi sont quant à eux une narration sacrée attribuée à Dieu, ils sont les paroles du Prophète Muhammad telles qu'il les a reçues par Dieu. Aussi et à la différence de la majorité des autres hadîths (narration classique) qui sont des dires prophétiques, la chaîne de transmission des hadîths qudsi a pour origine Dieu et non pas le Prophète. Un hadîth qudsi rappelle par ailleurs la spécificité du jeûne de ramadan qui est un acte cultuel que l’on fait pour Dieu.

Le Prophète a dit : Allah a dit :

« Toute bonne action que les fils d’Adam accomplissent, ils la font pour eux-mêmes. Excepté le jeûne, lequel est pour Moi, et c’est Moi qui le rétribue. Le jeûneur éprouve deux joies : l’une au moment légal de l’iftâr (fin du jeûne) où il se met à manger et à boire, l’autre, lorsqu’il Me rencontre et que Je le fais entrer au Paradis. »

 

De nombreux hadîths viennent à leur tour insister sur les bienfaits du jeûne de Ramadan qui rapproche l’homme de Dieu, permet d’exaucer les vœux mais aussi effacer les péchés :

« C’est un mois pendant lequel vous êtes les convives de Dieu, pendant lequel vous êtes parmi ceux qui sont honorés par Dieu. C’est un mois pendant lequel vos souffles sont glorification, votre sommeil, culte, votre action acceptée, votre imploration exaucée. »

Le Prophète a dit : « Les vœux de trois personnes sont exaucés : le jeûneur jusqu’à ce qu’il rompe son jeûne, l’Imam équitable et l’opprimé. »

« Celui qui fait le jeûne de ramadan avec foi et espérance obtiendra le pardon de ses fautes passées. »

Si le jeûne permet la purification de l’esprit et du cœur, il purifie aussi le corps :

« À toute chose une zakât (aumône purificatrice), celle du corps est le jeûne » ;

« Jeûnez, vous serez en bonne santé ».

Pratiques liées au Ramadan

Le mois de Ramadan s’accompagne de pratiques liées aux autres piliers de l’islam (prières, ʿUmra ou petit pèlerinage à La Mecque) ; c’est aussi le moment d’accomplir de bonnes œuvres qui, du fait d’être faites lors de cette période, acquièrent une valeur exceptionnelle, elles ont pour source la tradition prophétique :

Faire la charité

Le prophète a dit :

« La meilleure charité est celle accomplie pendant Ramadân. » ;

« Qui donne à un jeûneur de quoi rompre (son jeûne) a la même récompense que lui, sans que rien ne soit diminué de la récompense du jeûneur. » ;

« Qui donne à manger et à boire à quelqu’un qui jeûne, d’un bien licitement acquis, les anges ne cessent de prier pour lui durant le Ramadân. » ;

Accomplir des prières

Accomplir des prières surérogatoires pendant le Ramadan est un acte de foi et efface les péchés

Le Prophète a dit : « À qui se lève pour prier pendant les nuits de Ramadân, avec foi et en comptant sur la récompense divine, Dieu pardonne ses fautes passées. »

La lecture du Coran

Le Prophète redoublait la récitation du Coran pendant le mois de Ramadân. Gabriel descendait réciter avec lui. Il a dit : « Le jeûne et la prière de Ramadân intercèdent pour l’homme le Jour de la résurrection. »

La ʿUmra ou petit pèlerinage à La Mecque

Le Prophète a dit :

« Une ʿUmra pendant le Ramadân vaut un grand pèlerinage en ma compagnie. »

« La ʿUmra est absolutoire durant le temps qui la sépare de la ʿUmra suivante. »

Durant les nuits de Ramadan, on observe une pratique soutenue qu’est la prière. Aux cinq prières rituelles s’ajoutent des prières surérogatoires spécifiques au mois de Ramadan.

Lors du mois de Ramadan, certains pays musulmans organisent un concours de tajwîd al Qur’ân ou psalmodie du Coran où les meilleurs récitateurs du Coran sont récompensés. Ces différentes psalmodies du Coran ont lieu dans les espaces cultuels. Tadjwîd vient de la racine arabe jawwada qui signifie rendre meilleur ou améliorer, at tajwîd signifie donc embellissement. La science du tajwîd englobe la connaissance du tajwîd, la connaissance des différentes lectures et les différents modes d’apprentissage. Le but de la science du tajwîd est de parfaire la récitation du Coran en accordant à chaque lettre son point d’articulation correct (makhârij al hurûf) et ses caractéristiques (sifât al hurûf). Cette science se fonde sur le verset 4 de la sourate 73, al Muzzammil, l’Enveloppé :

« … Et récite le Coran, lentement et clairement. »

Durant les deux derniers jours du mois de Ramadan, une pratique qui s’appuie aussi sur la tradition prophétique, est respectée par les musulmans : le versement de zakât al fitr qui est une aumône purificatrice et qu’on appelle aussi al fatra. Zakât al fitr se différencie de zakât (ou zakât al mâl) qui est l’un des cinq piliers de l’islam (avec la shahâda ou témoignage, la prière, le jeûne du mois de ramadan et le pèlerinage à La Mecque). C’est un impôt légal sur une année lunaire entière dont la valeur dépend de la richesse possédée.

Si zakât al mâl est une prescription coranique et est un des cinq piliers de l’islam, zakât al-fitr est une obligation (wâjib) qui relève de la Sunna où chaque musulman doit s’en acquitter pour lui et les différents membres de sa famille. Selon des hadîths, elle doit être versée au plus tard, avant d’effectuer la prière de ʿÎd al-Fitr. On peut la donner un ou deux jours avant la fin du mois de Ramadan.

Zakât al-fitr est le moyen pour le musulman jeûneur de se purifier des péchés mais c’est aussi un acte de solidarité à l’égard des pauvres. Le soutien à ces derniers leurs évite de quémander et leurs permet surtout de célébrer, et dans la décence, la fête de ʿÎd al fitr.

Cette aumône purificatrice se verse en denrée alimentaires. Un hadîth, qui marque les usages du temps du Prophète, définit les différents types d’aliments et leur quantité qui étaient versés :

« …1 saa’ de nourriture, ou bien 1 saa’ d’orge, ou 1 saa’ de dattes, ou 1 saa’ de fromage séché, ou 1 saa’ de raisins secs. »

La valeur du sâʿ est fixé dans le droit religieux par le Prophète en l’an 2/623, lorsqu’il a prescrit les détails rituels de la fête de ʿÎd al Fitr, comportant l’aumône obligatoire dite zakât al fitr dont la valeur en grain est d’un sâʿ par personne de la famille. Le sâʿ est une unité de mesure associé au moud. Le sâʿ équivaut à 4 mouds selon l’usage de Médine ; ce dernier correspond à la quantité que l’on peut mettre dans les deux mains lorsqu’elles sont assemblées. La quantité d’un sâʿ équivaut environ à 2,5 kg et 3 kg. Ces aliments versés sont spécifiques aux denrées produites dans le pays où l’on réside (riz, graines, blé…). En France, des sites dédiés au versement de zakât al fitr, donnent la liste des denrées non périssables qui peuvent lui être données afin qu’ils les redistribuent aux nécessiteux (farine, lentilles, haricots, pois cassée, semoule de couscous, pois chiche, pâtes…).

Pour respecter la Sunna, zakât al fitr doit être donnée en nourriture. Néanmoins certains musulmans donnent la valeur de cette aumône en argent. Différentes mosquées et associations islamiques en France donnent par ailleurs le montant de zakât al-fitr pour les musulmans de France.

Le mois de Ramadan et ses pratiques s’expriment autour de la mosquée qui donne à voir l’expression d’une communauté religieuse soudée autour du rituel du jeûne. L’espace familial réunit les différents membres d’une même famille, différentes générations autour de la rupture du jeûne où des mets festifs composent le repas. Il reflète l’unité familiale, où l’esprit du Ramadan et ses valeurs sont mis en pratique : convivialité, hospitalité, générosité et partage. Il devient aussi un espace où les différents membres prient ensemble.

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