Norouz est le jour qui marque le passage à la nouvelle année dans le calendrier persan. Il est fêté par environ trois cent millions d'individus à travers le monde en Iran, Afghanistan, Albanie, Azerbaïdjan, Géorgie, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Kurdistan irakien, Macédoine, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, Turquie... Les orthographes le désignant varient d'ailleurs selon les régions (Novruz, Nowrouz, Navruz, Nevruz, Nooruz...).
En persan, Norouz signifie «nouveau jour», symbole d'un nouveau départ voire de la renaissance de la nature. Il est célébré lors de l'équinoxe du printemps, lorsque le jour et la nuit sont de même longueur - soit entre le 20 et le 22 mars.
Depuis 2016, « Norouz » est inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Il concerne l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, l’Inde, l’Iran, l’Irak, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Pakistan, Tadjikistan, Turquie, Turkménistan et Ouzbékistan. Mais aussi tous les pays occidentaux où vivent cette radition de ces pays, comme le Canada, les États-Unis, la France, etc. En 2010, l’ONU avait déjà proclamé le 21 mars Journée internationale de Norouz.
Le 1er Farvardin (21 mars), 1er jour de la nouvelle année, débutent les traditionnels ’eïd didani, « les visites de famille ». Selon les traditions, c’est toujours aux plus jeunes d’aller rendre visite aux personnes les plus âgées de la famille. En allant rendre visite aux grands-parents, aux oncles et tantes de leur famille, les enfants reçoivent des cadeaux ou parfois de l’argent.
La tradition principale de Norouz est la disposition des «haft sin». Il s’agit de sept éléments dont le nom commence par la lettre «s» ou sin de l’alphabet persan. On les dispose sur une nappe sur la table et ils y restent jusqu’au 13e jour après le nouvel an.
Quand l’heure du nouvel an arrive, les familles iraniennes se réunissent autour d’une nappe et font une prière pour obtenir santé et prospérité, demandant à Dieu de changer leurs esprits et leurs perceptions de la même manière, ils renouent avec la nature.
Le plus souvent, on décore la table avec d’autres objets tels que des œufs colorés (symbole de fertilité), des bougies (bonheur), des poissons rouges (vie), ainsi qu’avec le Coran, le Divân de Hâfez ou le Shâhnâmeh et un miroir. Voici quelques objets avec lesquels les Iraniens décorent leur table de haft sin:
sabzeh - germe de blé ou lentille poussant dans un plat (symbole de la renaissance)
sir - ail (symbole de la médecine)
samanou - crème très sucrée faite avec des germes de blé (symbole de l’abondance)
senjed - fruit séché du jujubier (symbole de l’amour)
somâq - baies de sumac (symbole de la couleur du lever du soleil et santé)
sib - pomme (symbole de la beauté et bonne santé)
serkeh - vinaigre (symbole de l’âge et la patience)
sonbol - jacinthe (symbole de l’arrivée du printemps)
sekkeh - pièces de monnaie (symbole de la prospérité et de la fortune)
En Iran, le treizième jour suivant Norouz, tout le monde s’en va passer une journée en plein air pour manger, jouer, chanter et accomplir le dernier acte rituel : jeter dans les eaux courantes les pousses... une fois que les jeunes filles ont tressé quelques brins et fait le vœu de trouver un mari au cours de l’année qui commence.
Norouz fait partie de ces rites qui rassemblent des sociétés éloignées les unes des autres, aussi bien dans l’espace que dans le temps, et qui voient dans le retour périodique de la végétation un symbole du recommencement de la vie. Mais si la germination symbolise le renouveau, la graine porte en elle tous les maux de l’année qui s’achève. Ce caractère ambivalent des pousses fait qu’on se débarrasse d’elles, en laissant les eaux les emporter loin de nous.
Irna