À la suite de l’annonce de l’acceptation de la résolution 598 par l’Iran

À la suite de l’annonce de l’acceptation de la résolution 598 par l’Iran

À la suite de l’acceptation de la résolution 598 par l’Iran, l’imam Khomeini (que Dieu lui fasse miséricorde), fondateur de la République islamique, publia un message à l’occasion de l’anniversaire du massacre des pèlerins iraniens à La Mecque. Dans ce message, il exposa la nouvelle politique de la République islamique face à la guerre imposée ainsi que les raisons de l’acceptation de la résolution.

Le 18 juillet 1988 (27 Tir 1367), à la suite de l’acceptation de la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations Unies par l’Iran, la guerre de huit ans entre l’Iran et l’Irak prit officiellement fin. La résolution 598 avait été adoptée le 22 juillet 1987 (1er Mordad 1366) par l’ONU, acceptée par l’Iran le 18 juillet 1988, puis confirmée à l’unanimité le 20 juillet 1988.

Le président de l’époque, l’ayatollah Khamenei, adressa ce jour-là une lettre à Javier Pérez de Cuéllar, alors secrétaire général de l’ONU :
« … Comme vous le savez bien, la guerre déclenchée par le régime irakien le 22 septembre 1980 par une agression contre l’intégrité territoriale de la République islamique d’Iran a pris des dimensions inimaginables, touchant désormais d’autres pays et même des civils innocents. Le meurtre de 298 personnes innocentes, victimes de la destruction d’un Airbus iranien par un navire de guerre américain dans le golfe Persique, en est un exemple manifeste. Dans une telle situation, vos efforts pour mettre en œuvre la résolution 598 sont d’une importance particulière. La République islamique d’Iran a constamment soutenu vos démarches pour atteindre cet objectif. Dans ce cadre, nous avons décidé d’annoncer officiellement que, pour la préservation des vies humaines, l’instauration de la justice ainsi que la paix et la sécurité régionales et internationales, la République islamique d’Iran accepte la résolution 598 du Conseil de sécurité… » (Journal Ettelaat, 19 juillet 1988)

La résolution 598

Le projet de résolution 598 avait été conjointement préparé par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Après de longues consultations, un texte commun acceptable par les deux pays fut élaboré et adopté à l’unanimité. La résolution demandait aux deux parties de proclamer immédiatement un cessez-le-feu, de ramener leurs forces armées derrière les frontières internationalement reconnues et de libérer les prisonniers de guerre. Le Conseil y exprimait son inquiétude profonde face à la poursuite de la guerre et soulignait que sa prolongation risquait d’aggraver le conflit. Il affirmait vouloir instaurer une paix globale, juste, honorable et durable entre l’Iran et l’Irak, tout en avertissant que la poursuite de la guerre mettait en danger la paix mondiale et qu’il agirait conformément aux articles 39 et 40 de la Charte des Nations Unies.

En raison de certaines faiblesses du texte, l’Iran critiqua la résolution et la laissa en suspens pendant un an, sans l’accepter ni la rejeter. Durant cette période, les combats continuaient sur terre, en mer et dans les airs. Le 3 juillet 1988, le croiseur américain USS Vincennes abattit délibérément un avion de ligne iranien effectuant un vol civil au-dessus du Golfe. Dans ce crime, 290 passagers, dont de nombreuses femmes et enfants, furent martyrisés.

Finalement, le 18 juillet 1988, l’Iran notifia officiellement au secrétaire général de l’ONU qu’il acceptait la résolution, afin d’empêcher d’autres massacres et d’établir la paix. Dans les semaines suivantes, Pérez de Cuéllar eut plusieurs entretiens avec les ministres des affaires étrangères d’Iran et d’Irak pour organiser l’application de la résolution. Le 8 août, il annonça que les deux pays avaient accepté une rencontre directe sous sa supervision, et un cessez-le-feu entra en vigueur le 20 août 1988 à l’aube.

L’imam Khomeini et la résolution 598

Dans son message du 20 juillet 1988, l’imam déclara :
« L’acceptation de la résolution fut en vérité une affaire très amère et douloureuse, surtout pour moi. Jusqu’à quelques jours auparavant, je croyais encore nécessaire de poursuivre la défense selon les positions déjà adoptées. Mais en raison de certains événements et facteurs que je tairai pour le moment, et sur la base de l’avis unanime de nos plus hauts experts politiques et militaires, en qui j’ai pleine confiance, j’ai accepté la résolution et le cessez-le-feu, que je considère aujourd’hui comme étant dans l’intérêt de la révolution et du système. Dieu sait que si ce n’était par devoir envers l’Islam et les musulmans, jamais je n’aurais consenti à cela ; pour moi, la mort et le martyre auraient été préférables. Mais nous devons nous soumettre à la volonté divine. J’exprime ma gratitude à tous mes chers enfants du front et j’appelle la nation à la vigilance, à la patience et à la résistance… » (Sahifeh-ye Imam, vol. 21, p. 92)

Questions et débats

Cette acceptation soudaine, un an après l’adoption de la résolution, souleva de nombreuses interrogations parmi le peuple et les combattants. Les responsables politiques et militaires, dont Akbar Hachemi Rafsandjani (président du Parlement et porte-parole du Conseil suprême de défense) et Mohsen Rezaï (commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique), expliquèrent les raisons :

  • Le massacre des passagers de l’Airbus par les Américains, perçu comme un avertissement.
  • L’usage massif d’armes chimiques par Saddam à l’intérieur de l’Irak.
  • La propagande mondiale présentant injustement l’Iran comme « fauteur de guerre » et Saddam comme « partisan de paix ».
  • Le risque que la poursuite du conflit mette l’Iran en position de faiblesse et entraîne de nouvelles pertes.

Imam Khomeini et la stratégie de défense

L’imam expliqua que la défense islamique repose sur deux niveaux :

  • Une stratégie permanente : préserver l’Islam et les intérêts des musulmans.
  • Une stratégie adaptée : répondre selon la nature de l’agression (militaire, politique ou culturelle).

Tant que l’ennemi attaquait militairement, la défense devait être militaire. Mais après la résolution 598, l’ennemi déplaça son affrontement vers le terrain politique ; il convenait donc d’adopter une défense politique. Ainsi, l’acceptation de la résolution ne signifiait pas la fin du combat, mais un changement de stratégie.

L’imam conclut en appelant la nation à rester vigilante :
« L’acceptation de la résolution par la République islamique ne signifie pas la fin de la guerre. Les ennemis peuvent encore chercher des prétextes pour poursuivre leurs agressions. Nos forces armées ne doivent jamais négliger la ruse des ennemis. En toutes circonstances, nos capacités défensives doivent être maintenues au plus haut niveau. » (Sahifeh-ye Imam, vol. 21, pp. 93-94)

Send To Friend

COMMENTS

Write a comment or question
Prénom:
*
Commentaire :
*
Captcha:
Envoyer