"Seyed Hassan Khomeini : Les leçons d'Achoura et d'Arbaeen"

"Seyed Hassan Khomeini : Les leçons d'Achoura et d'Arbaeen"

Seyed Hassan Khomeini, petit-fils de l'Ayatollah Khomeini, s'exprime sur les leçons à tirer des événements d'Achoura et d'Arbaïn. Il a souligné qu'Achoura représente le refus de l'injustice et de l'humiliation par l'Imam Hussein (as). Aucun prix n'est trop élevé pour défendre la justice et raviver la religion. L'Imam Hussein (as) a payé tous les sacrifices imaginables lors de la bataille de Kerbala. Cette leçon nous enseigne que si nous reconnaissons le droit quelque part, nous ne devons pas craindre d'en payer le prix.

Selon l’agence de presse Jamaran, son excellence Sayyd Hassan Khomeini, lors de la cérémonie d'Arbaeen au sanctuaire de l'imam Khomeini (que la paix soit sur lui), a évoqué les différentes possibilités historiques concernant ce jour et a déclaré : « Ce sur quoi les historiens s'accordent à propos d'Arbaeen, c'est que le 20 Safar de l'an 61 de l'Hégire, Jaber ibn Abdallah Ansari, l'un des grands compagnons du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) qui a fréquenté les saints imams jusqu'à l'Imam Baqir (paix sur lui), s'est rendu au mausolée du maître des martyrs (paix sur lui) à Karbala accompagné d'un de ses amis nommé “Atiyeh Awfi” et a réussi à lui rendre visite. »

Il a ajouté : « Mais il y a aussi deux autres versions qui ont été mentionnés par les grands savants. L'une est que l'on dit que la tête bénie du prince des Martyrs (paix sur lui) a été amenée de Damas à Karbala et jointe à son corps le quarantième jour après son martyre. L'itinéraire du convoi des prisonniers de Karbala à Damas passait le long du fleuve Euphrate et allait de Koufa à Raqqah, puis de Raqqah à Alep où il y a une mosquée dans laquelle, dit-on, la tête bénie de l’Imam Hussein (paix sur lui) a passé une nuit. Apparemment, il a fallu 20 jours et plus pour que le convoi atteigne Damas. »

Sayyd Hassan Khomeini a rappelé : « Les discours de Zaynab al-Kubra (paix sur elle) à Koufa et de l'Imam Zayn al-Abidin (paix sur lui) dans la mosquée des Omeyyades ont fait changer la donne. Au point que Yazid exprime des regrets et dit : "Je n'en savais rien et que Dieu maudisse Ibn Ziyad", sans dire que c'est lui qui l'a fait. L'une des demandes des Ahl al-Bayt (paix sur eux) là-bas à Yazid était de rendre la tête bénie pour qu'elle soit jointe au corps. »

Il a poursuivi : « Certains historiens disent cependant que la tête bénie du prince des martyrs (paix sur lui) a été enterrée en Égypte où elle s’y trouve encore aujourd’hui et l’endroit, qui est très visité, s’appelle le sanctuaire de "Ras al-Hussein" (la tête d'al-Hussein). D'autres disent qu'elle a été enterrée à Damas même. Une troisième version dit qu'on l'a emmenée pour l'enterrer à Baqi. Une autre version dit qu'elle a été enterrée à côté du mausolée de l'Amir al-Muminin (paix sur lui) à Najaf. Et la dernière version est qu'elle a été ramenée et jointe au corps. Cette dernière version soutient que cela s'est passé le jour d'Arbaeen. »

Sayyd Hassan Khomeini a souligné : « Lorsqu'on a demandé à Zaynab al-Kubra (paix sur elle) quel était pour elle l'endroit le plus difficile, elle a répondu al-Sham (la Syrie). » La troisième possibilité pour le jour d'Arbaeen est que le convoi des prisonniers soit arrivé à Karbala ce jour-là sur le chemin du retour de Syrie. Si vous regardez la carte, vous verrez que le trajet conventionnel du convoi de Damas à Médine passait par la Jordanie. Donc, s'il a emprunté cet itinéraire, il n'est pas passé par Karbala, à moins de dire qu'il a dévié de son chemin vers Karbala. Mais si le convoi est revenu par le même chemin, les transmetteurs ont rapporté que les Ahl al-Bayt (paix sur eux) ont demandé là-bas à se rendre sur le mausolée de l’Imam Hussein (paix sur lui) pour lui rendre visite. »

Sayyd Hassan Khomeini a déclaré : « Le point qui est beaucoup critiqué à cet endroit est que cela n'aurait pas pu se produire le quarantième jour. Parce qu'il a fallu 20 jours et plus pour que le convoi atteigne Damas, apparemment il y est resté plusieurs jours (et certains ont dit 10 jours), donc s'il devait revenir par le même chemin, il n'aurait pas pu arriver au quarantième jour. Certains ont cependant dit que c'était le deuxième quarantième. Certains historiens disent que le convoi est arrivé à Médine le jour d'Arbaeen et Ummul-Banin (paix sur elle) était sortie à la rencontre du convoi ce jour-là et avait dit : "Ne m'appelez plus Ummul-Banin désormais". »

Sayyd Hassan Khomeini a ajouté : « En fait, certains historiens ont dit que ces trois événements ont eu lieu ensemble. Al-Biruni a rapporté la jonction de la tête bénie et a dit que Jaber et la famille du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui et sa famille) ont tous fait le deuil ensemble. Mais l'histoire d'Arbaeen n'est liée à aucun de ces trois événements. Même si nous ne disons qu’aucun de ces trois événements n'a eu lieu le jour d'Arbaeen, le 20 Safar a une importance en soi, car nous voyons dans la vie des imams (paix sur eux) que la visite d'Arbaeen est soulignée. Cette coutume existait depuis l'époque de l'Imam Baqir (paix sur lui) et de nombreux hadiths rapportent que l'une des cinq marques du croyant est la visite d'Arbaeen. »

Seyed Hassan Khomeini a poursuivi : « Cet événement était très répandu à cette époque et fait partie des signes distinctifs des chiites. Le cheikh al-Kulayni a consacré tout un chapitre dans al-Kafi et rapporté trente hadiths sur les preuves de la présence de l’Imam Mahdi (que la paix soit sur lui) dans cet événement. Le trentième hadith rapporte que l'Imam a dit à travers ses compagnons d'interdire aux Banou Furat et aux Burses d'aller en pèlerinage d’Arbaeen cette année-là. Il s'est avéré par la suite que le gouvernement avait l'intention d'arrêter et de tuer quiconque s'y rendrait. »

L'accent a été constamment mis par les imams eux-mêmes sur la visite d'Arbaeen et la marche :

Sayyd Hassan a déclaré : « En feuilletant l'histoire, nous voyons que l'accent a constamment été mis par les imams eux-mêmes sur cette visite ; il se peut que certaines années il y en ait eu peu ou beaucoup selon les circonstances, mais le principe de cette question a été accepté comme l'un des signes du croyant et une manœuvre principale du mouvement chiite, des opprimés et des pieux. »

Sayyd Hassan a rappelé : « La marche d'Arbaeen était une tradition des Irakiens. Bien sûr, les oulémas y allaient cinq fois par an et une fois tous les gens s'y joignaient et y allaient ensemble. En 1955, Saddam a annoncé que quiconque se rendrait en pèlerinage à Arbaeen serait exécuté et l'a fortement empêché. Au point que beaucoup ont eu peur, mais d'autres, pour que cet événement ne soit pas abandonné, ont entrepris ce voyage. L'une des personnes qui s'y est rendue cette année-là, a été arrêtée et condamnée à la prison à vie, à savoir le martyr Ayatollah Sayyed Muhammad Baqir Hakim. Bien sûr, il a réussi plus tard à s'échapper. »

Seyed Hassan Khomeini a ajouté : « Ce voyage a aussi été entrepris par feu Haj Agha Mostafa Khomeini, fils de l'Imam. Mon beau-père, l'ayatollah Mousavi Bojnourdi, disait : "Cette année-là, nous sommes partis par la route des palmiers pour que ce drapeau ne reste pas au sol ; nous étions un nombre limité, nous sommes partis à pied vers Karbala. Et bien sûr, parce que la route était inhabituelle, nous sommes aussi arrivés tard. C'est-à-dire qu'habituellement, le convoi doit entrer la veille d'Arbaeen et nous sommes arrivés à Karbala vers le coucher du soleil d'Arbaeen". Le matin, on avait dit à l'Imam que Haj Agha Mostafa avait probablement aussi été arrêté et était emprisonné. Mais grâce à Dieu, ils n'ont pas réussi à l'arrêter pendant ce voyage et il a fait la marche d'Arbaeen par la route des palmiers. »

Seyed Hassan Khomeini a déclaré : « Les imams (paix sur eux) insistaient beaucoup sur la visite d'Arbaeen, puis sur la marche à pied et aussi sur le fait de faire ce trajet ostensiblement, à pied et en montrant que vous faites ce mouvement.  Il se peut que la question fondamentale pour moi et pour vous soit : pourquoi ? Quelle est la particularité de ce rituel ? Car lorsque vous feuilletez l'histoire de l'islam, sauf pour le prince des Croyants (paix sur lui) et un ou deux hadiths sur la dame Zahra (paix sur elle), vous ne trouvez aucun cas où il est fait mention de de commémoration ou d'anniversaire. Bien sûr, dire qu'il n'y avait pas de tels hadiths ne prouve pas que si de tels rassemblements sont organisés aujourd'hui, ce serait mal. »

Achoura est un événement très important que même les sunnites considèrent comme majeur :

Sayyd Hassan a poursuivi : « Dire que puisqu'il n'y avait pas de hadith, ces commémorations sont illicites, relève d'un certain littéralisme et rigidité ; la tradition commémorative est très bonne. Nous voyons que bien que la commémoration n'existât pas dans la tradition arabe, elle a constamment été soulignée pour le prince des martyrs (paix sur lui), Achoura et Arbaeen. Achoura est un événement très important que même les sunnites considèrent comme majeur, maudissent Yazid et disent que c'était un égaré. »

Il a insisté : « Les sunnites ont une formule et disent que si vous faites la prière et envoyez le salut sur le Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) mais n'ajoutez pas "et sur sa famille", la prière est vaine. Le jour d'Achoura, les familles du prophète s'est dressée face à l'Imam Hussein (paix sur lui) et lui a tranché la tête. Le sermon du prince des croyants (paix sur lui) le jour d'Achoura est que "vos ventres vous ont été interdits (par vos actes) ; votre religion est sur le bout de vos langues et quand vous êtes mis à l'épreuve, il y a peu de croyants". »

Seyed Hassan Khomeini a ajouté : « Les Arabes tirent toute leur gloire du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui), mais ils font subir ce malheur à sa famille. Et qui plus est, Hussein (paix sur lui) dont la plus grande fierté est d'être le petit-fils du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui et sa famille), qui n'est pas non plus dénué de mérite personnel. Eux-mêmes ont rapporté que

Hassan et Hussein (paix sur eux) sont les maîtres des jeunes gens du Paradis et ils avaient vu comment le Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) les chérissait. Ils doivent tout ce qu'ils ont et n'ont pas à la bénédiction d'un cheveu du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui), mais ils lui ont infligé ce malheur. Si ce n'était la grâce divine qui a laissé l'Imam Sajjad (paix sur lui) survivre, la lignée du prince des Martyrs (paix sur lui) aurait pris fin. 

L’Imam Hussein (paix sur lui) n’a pas accepté l’oppression et n’a pas vendu sa dignité :

Il a insisté : « En raison de l'importance de l'événement, on a toujours discuté de la signification d'Achoura et du soulèvement du prince des martyrs (que la paix soit sur lui) ! Certains ont dit que l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui) a été tué pour que nous pleurions et que nos péchés soient expiés ; cette idée vient du christianisme. Une autre opinion est que l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui) est venu pour se soulever et gouverner et une autre idée est apparue, disant qu'il recherchait la dignité. On a dit 10, 15 choses mais il est certain que l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui) est venu et n'a pas cédé à l'injustice et n'a pas vendu la dignité. »

Sayyd Hassan Khomeini a continué : « Le sens de la phrase "Hiyat min al-dhillah" qui est sur toutes nos lèvres, si Dieu le veut, dans nos actes, est que nous n'acceptons pas l'humiliation. Aucun coût n'est important pour établir le droit et raviver la religion. Beaucoup d'entre nous pourraient facilement accepter la mort, payer de l'argent ou la captivité de leurs enfants, mais à Achoura, tout sacrifice imaginable a été fait. C'est une leçon que si tu reconnais le droit quelque part, tu ne dois pas craindre de payer le prix ; si pour ton objectif tu dois payer le prix, ne crains pas. À notre époque aussi, l'Imam bienveillant en est le reflet ; ils ont dit "nous allons te tuer et te retirer ton titre de juriste consulte", puis ils l'ont exilé et tué son fils, mais il a tenu bon. »

Il a déclaré : « Si tu as choisi ton objectif, tu es husseinite à condition que tu n'aies pas peur et que tu sois courageux. Bien sûr, cet objectif nécessite un jour le mouvement du prince des croyants (paix sur lui) et un autre jour le pacte de paix de l'Imam Hassan (paix sur lui). Ne vous trompez pas ! L’œuvre de l'Imam Hassan (paix sur lui) est aussi importante historiquement que celle de l'Imam Hussein (paix sur lui). Au contraire, son importance est peut-être encore plus grande à certains égards. L'histoire de l'Imam Hussein (paix sur lui) avait tout, mais il y avait la dignité et l'oppression, et au moins il n'y avait pas de reproche. Parce que dans l'affaire du pacte de paix de l'Imam Hassan (paix sur lui), même ses amis les plus proches lui disaient : "Tu as humilié les croyants !" »

À la fin, Seyyed Hassan Khomeini a déclaré : « Achoura et le pacte de paix de l'Imam Hassan (paix sur lui) ont une leçon, et si nous l'avons comprise et gravée dans la tablette de notre être, alors nous sommes husseinites ; sinon, yazidites ! Cette leçon est : "N'ayez pas peur" ; avancez même si cela nécessite de donner Akbar (paix sur lui) et Asghar (paix sur lui), laissez votre Zainab être emmenée en captivité et jetée dans la fosse du lieu d'exécution. »

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