L’Imam Khomeiny éclaire le sujet dans son célèbre ouvrage « Exposé sur les quarante hadiths » de la manière suivante :
Le sens de la vénération et de la gratitude envers les bienfaiteurs augmente avec l’importance du bienfait, en particulier si la générosité du bienfaiteur n’a aucun motif égoïste. Plus la générosité désintéressée est grande, plus le sentiment de gratitude l’est aussi.
Par exemple, comparez le degré de vénération pour quelqu’un qui vous offre un cheval par motif égoïste, avec le respect que vous avez pour une personne qui vous accorde tout un village de plusieurs hectares, sans la moindre parcelle de motifs égoïstes. Si un médecin vous arrache aux ténèbres de la cécité, vous lui devez naturellement beaucoup de respect, et si quelqu’un vous sauve des griffes de la mort, vous lui devez beaucoup plus encore.
Réfléchissez vous-mêmes et estimez les faveurs visibles et invisibles que le tout puissant nous a accordées, dont même une petite fraction que tous les hommes et les djinns ne sauraient nous procurer.
Prenons par exemple l’air que nous respirons nuit et jour, dont dépend notre existence ainsi que celle des autres êtres vivants, rien ne peut rester en vie ne serait-ce qu’un quart d’heure si on le lui enlève.
Quel merveilleux don que celui-là ! Si tous les hommes et les djinns du monde travaillaient dur pour en concevoir un tel, ils ne le pourraient pas. De la même manière, essayez de vous rappeler également d’autres dons de Dieu, comme les sens corporels externes que sont la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher, etc., ainsi que les facultés intérieures comme la pensée, l’imagination et la raison, etc., dont chacune procure des bienfaits sans limites et qui nous sont accordées par Notre Seigneur.
Outre ces précieux dons, il en existe beaucoup d’autres.
De plus, il a envoyé ses messagers et prophètes ainsi que Ses Livres pour nous montrer quel chemin est juste et lequel ne l’est pas, quel chemin mène au Paradis ou en Enfer !
Il comble tous nos besoins dans ce monde et dans l’au-delà, sans avoir le moindre besoin de notre adoration.
L’observance de ses commandements, ou leur transgression ne change rien pour lui, c’est pour notre bien à nous qu’il a prescrit le bien et interdit les turpitudes, a encore expliqué l’Imam.
Tout en nous remémorant toutes ces faveurs et bien d’autres encore, dont le dénombrement dépasse les pouvoirs des êtres humains, ne voyons-nous pas qu’il est essentiel pour nous de respecter et d’obéir un tel Bienfaiteur, ou bien notre raison approuve-t-elle les actes de violation de ses commandements ?