Il n’eut aucun contact social même avec le commun de la population shi’ite. Seule l’élite des chiites pouvait le fréquenter. Il passa la plus grande partie de sa vie en prison. Une répression extrême sévissait à cette époque, la population shi’ite étant devenue nombreuse et ayant par la même un certain pouvoir.
Chacun savait que les chiites croyaient en l’imamat et l’identité des Imams chiites était également connue. En conséquence, le califat garda les Imams sous une surveillance plus étroite que jamais. Il essaya par tous les moyens et par des plans secrets, de les éliminer. De plus, le califat apprit que l’élite des chiites croyait que le onzième Imam (as), selon des traditions transmises par lui même et par ses prédécesseurs, aurait un fils qui serait le Mahdi promis.
La venue du Mahdi, a été prédite par des hadisses authentiques du Prophète (p) rapportés par des sources tant chiites que sunnites. Pour cette raison, le onzième Imam (as), plus que les autres Imams, fut tenu sous étroite surveillance par le califat. Le calife de ce temps avait décidé de mettre un terme définitif à l’imamat dans le chiisme.
L’Imam sous l’oppression
Malgré son éloignement des luttes du pouvoir, l’Imam Hassan Al-Askari (AS) avait été emprisonné sous l’ordre du calife qui avait ordonné de lui poster deux gardes de prison choisis parmi les plus inhumains de ses mercenaires.
La surprise des agents du calife fut totale lorsqu’ils remarquèrent un bouleversement total du comportement et de la morale de ces deux gardes qui furent influencés par le comportement de leur prisonnier, qui se repentit et devinrent des plus pieux !
Tout comme son père, l’Imam Hassan Al-Askari (AS) avait eu à affronter l’épreuve des fauves ! Et l’histoire nous raconte que le calife abbasside de l’époque ordonna de le jeter dans le bassin des fauves et que, devant l’étonnement général, ces bêtes féroces accueillirent l’Imam du temps et l’argument de Dieu sur terre sans manifester aucun signe d’agressivité, tels des chiens accueillant leur maître !
Devant un tel despotisme, l’Imam Hassan Al-Askari (AS) ne cacha pas son hostilité à la tyrannie et il exhorta tous ses fidèles à refuser l’injustice et l’arbitraire, et il recommandait toujours à ses adeptes de ne point se séparer de la justice, de la bienfaisance et de l’altruisme. Ainsi, les adeptes de l’Imam Hassan Al-Askari (AS) constituaient à son époque la conscience vivace de la communauté musulmane.
L’existence de l’Imam Hassan Al-Askari (AS) constituait une preuve vivante et permanente de la véracité du message islamique, et il suffit pour tout homme dont le cœur est sain de rencontrer l’Imam du temps pour connaître la vérité et intégrer le rang de la minorité salutaire !
L’histoire nous raconte l’exemple d’un évêque chrétien qui obtint son salut par la suite d’une rencontre heureuse avec l’Imam Hassan Al-Askari (AS).
On lui demanda pourquoi s’était-il converti à l‘Islam et il répondit que l’Imam al-Askari incarnait la personnalité et la morale de Jésus (as) ! Et cela est suffisant pour quiconque qui cherche la vérité.
Le martyre de l’Imam
Depuis l’âge de 5 ans lorsqu’il avait été convoqué avec son père à Sâmorra’, l’Imam Hassan Al-Askari (AS) vécut sous les plus sévères restrictions et dans les prisons les plus inhumaines jusqu’à ce que Dieu eut permis son escalade céleste le 8 Rabih-I de l’année 260 de l’Hégire après avoir été empoisonné sous l’ordre du calife abbasside.
L’Imam Hassan Al-Askari (AS) fut enterré à côté de son père à la ville de Sâmorra’ où son mausolée reste jusqu’à nos jours comme lieu de visite générale.
Avant de répondre à l’appel du paradis, l’Imam Hassan Al-Askari (AS) avait parfaitement accompli sa dernière mission: cacher en lieu sûr son fils al Mahdi que tous les adeptes d’Ahlul Bayt attendaient impatiemment.
En effet, malgré toutes les perquisitions du pouvoir abbasside, et malgré le contrôle strict de toutes les femmes de l’Imam afin de tuer tout nouveau-né masculin, l’Imam al-Askari laissa son héritier à l’âge de 5 ans pour prendre en charge la plus grande mission de l’histoire, de l’humanité: faire respecter la loi de Dieu et instaurer la société universelle d’équité.
Les califes abbassides considéraient les descendants de l’Imam Ali comme leurs rivaux pour le Califat. Comme les Saints Imams appartenaient à la Famille du Prophète et de l’Imam Ali et que leurs qualités marquantes conduisaient les Musulmans épris de vérité et de justice à considérer ces guides vertueux comme étant plus dignes que tous autres pour la direction de la Ummah, l’appareil califal était toujours sur ses gardes, craignant à tout moment une révolte ou un soulèvement contre le pouvoir en place.
Nous avons vu dans le cas des autres Imams, combien les califes les surveillaient de près. En ce qui concerne l’Imam Al-‘Askari la pression et la surveillance ont atteint leur comble car l’appareil califal avait entendu depuis longtemps que de nombreux hadiths attribués au Saint Prophète parlaient du neuvième descendant de l’Imam Al-Hussayn, soit le fils de l’Imam Al-Hassan Al-‘Askari, et que les vrais adeptes de l’Islam considéraient le douzième Imam comme étant en question, et celui qui se soulèverait contre l’oppression et l’injustice pour remplir le monde d’équité et de justice.
Dès que l’appareil califal s’est aperçu que c’était Al-Hassan Al-‘Askari qui est devenu le onzième Imam, après la mort du dixième Imam, il a redoublé de vigilance, au point que toute personne qui entrait chez l’Imam ou sortait de chez lui était tenue sous haute surveillance et suivie de très près. C’est pour cette raison que le douzième Imam s’est abstenu d’apparaître en public, même pendant son enfance et su vivant de son père. Seules les personnes qui avaient l’entière confiance de son père avaient l’habitude de le voir.
La plupart des amis très sûrs du onzième Imam et ses représentants avaient pour but de fermer la voie d’éventuels futurs faux représentants à l’Imamat d’une part, de ne laisser aucun doute sur l’existence du douzième Imam, le fils de l’Imam Al-‘Askari, d’autre part.
Parfois, la surveillance de l’Imam Al-Hassan Al-‘Askari devenait plus sévère, puisqu’on le gardait carrément en prison. Toutefois, les geôliers et leur entourage étaient si favorablement impressionnés par la pureté, la sincérité, la piété, l’honnêteté et la spiritualité de l’Imam qu’ils devenaient eux-mêmes pieux et vertueux.
L’Imam occupait une position si élevée aux yeux du public que même ses ennemis étaient obligés de le louanger.
A l’époque, Ahmed Ibn ‘Ubaidullah a été nommé par le calife, administrateur des Awqâf (biens de mainmorte) à Qom. Son père était ministre du calife. Un jour, alors qu’il était assis avec quelques amis et que les notables de Samarrâ’ étaient en pleine discussion, il a dit : “Parmi les Sayyid (titre de noblesse donné aux descendants du Prophète) Alawites (de Ali, les descendants de l’Imam Ali – Ali Ibn Abi Tâlib), je ne connais personne qui puisse égaler Al-Hassan Al-‘Askari. Il est sans égal en matière de savoir, de sagesse, de retenue, de majesté, de grandeur, de chasteté, de modestie, de noblesse, de sobriété, de piété, de dignité et de magnanimité. Tout le monde, y compris le calife, les dirigeants et les fils aînés de la nation, lui témoigne un respect extraordinaire.”
L’Imam Al-Naqi avait un frère qui s’appelait Ja’far le Menteur, parce qu’il avait prétendu faussement à l’Imamat. Comme l’Imam Al-Mahdi, le fils de l’Imam Al-Hassan Al-‘Askari, était caché au moment de la mort de ce dernier, et que la plupart des gens n’étaient pas au courant de son existence, Ja’far a profité de l’occasion pour se présenter comme le successeur de son frère, et s’est efforcé de défendre sa cause par différents moyens.
Un jour, il a vu le ministre du calife et lui a fait l’offre de lui payer vingt mille dinars en or par année qu’il consentait à le reconnaître formellement comme étant le successeur de son père et de son frère. Le ministre l’a renvoyé en lui disant : “Idiot ! Les califes ont dégainé leur sabre et brandi leur fouet pour écarter de ton père et de ton frère leurs partisans, mais ils n’ont pas réussi. Ils ont essayé de les amener à leur désobéir, mais sans succès. Maintenant, si les adeptes de ton père et de ton frère consentaient à te reconnaître comme Imam, tu n’aurais pas besoin d’en voir une confirmation d’une autre partie. Et si à leurs yeux tu n’es pas Imam, tu n’auras jamais ce titre, même si le calife t’y aidait.
Notre douzième Imam (as) dirigea la prière funéraire de son père. Tout de suite après la fin de la prière, il retourna dans la maison et ne fût pas découvert par ses poursuivants menés par le calife Motamid en personne. Le onzième Imam (as) fut enterré dans sa maison à Sâmorra’ près de son noble père .