À la suite de l’annonce de la prise de l’ambassade des États-Unis en Iran, l’imam Khomeini avait envoyé son fils Hajj Ahmad Khomeini (ra) là-bas afin de recueillir des informations sur les agissants des étudiants ainsi que sur leurs objectifs. Après s’être entretenu avec les étudiants et après avoir examiné la situation à l’intérieur de l’ambassade, il était revenu à Qom au crépuscule du 10 Aban (1er novembre 1979) afin de donner les détails sur la situation au leader de la révolution. Tout le monde attendait de connaitre le point de vue et la position de l’imam Khomeini sur la prise de l’ambassade des États-Unis. L’imam dans son premier discours, tenu un jour après la prise de l’ambassade des États-Unis, outre le soutien apporté aux étudiants musulmans, avait qualifié les États-Unis de grand Satan, avec l’aide duquel les démons les plus petits étaient en train de comploter dans le pays et avait qualifié l’ambassade des États-Unis de « Nid d’espionnage » comme l’indiquaient les pancartes et les affiches des étudiants.
L’imam Khomeini dans son discours avait dit :
« Ce siège que nos jeunes sont allés envahir — comme signalé dans les informations — est un siège d’espion et un foyer de conspiration. Les États-Unis s’attendent que nos jeunes restent assis et les voient amener le Shah pour qu’il conspire à partir de là-bas et créer aussi un foyer de conspirations ici. »
Il ajouta :
« Aujourd’hui, les trahisons sont souterraines, des conspirations souterraines qui se déroulent dans ces ambassades même et dont la plus importante est celle des États-Unis, le grand Satan. Il est inconcevable de rester silencieux sans rien faire face à ces conspirations et de les laisser détruire notre pays. Ils se cachent derrière leur fausse démocratie pour dire que le pays est démocratique et libre et que chacun est libre d’y résider et de faire ce qu’il veut. Ces mots vides de sens et non pertinents devraient être mis de côté. Notre pays doit continuer d’avancer sur la même lancée comme elle l’a fait jusqu’à maintenant et stopper ces ennemis. Ils ne doivent pas s’imaginer que nous sommes juste assis à les regarder faire ce qu’ils veulent. Non, ce n’est pas le cas. Dans l’intervalle, les États-Unis doivent rapatrier ce traitre du shah. »
La prochaine prise de position de l’imam Khomeini était devant des étudiants de l’université d’Ispahan et un groupe technique qui avait été envoyé au Pakistan le 16/8/1358 (7/11/1979). Dans son discours il avait réaffirmé de manière officielle son soutien aux étudiants et avait qualité la prise de l’ambassade des États-Unis de réaction naturelle de la nation. Puis, en mentionnant que ni lui ni les autres membres du gouvernement n’étaient pas informés de ce qui se préparait, il avait qualifié l’action des étudiants d’action spontanée et populaire à la suite duquel le gouvernement américain n’était plus face à un gouvernement qui se battait avec des outils connus du milieu politique et international.
Suite à la prise de position de l’imam et au soutien apporté aux étudiants, la population avait également apporté son soutien aux étudiants et l’avait manifesté à travers de vastes manifestations et des rassemblements jour et nuit autour de l’ambassade. Dès lors, les étudiants partisans du mouvement de l’imam étaient devenus un groupe important et influent dans les affaires du pays. La situation était telle que tous les groupes politiques dans le pays étaient contraints de réagir et d’apporter aussi leur soutien aux étudiants. Par exemple, le mouvement de la liberté deux jours après l’envahissement de l’ambassade à travers un communiqué avait qualifié cela de plus grande action de la révolution et de réaction aux soutiens des Américains au shah. Il avait demandé au conseil de la révolution de rompre les relations avec les États-Unis.
Le 14/8/1358 (5/11/1979), Muhandes Bazagan, chef du gouvernement intérimaire à l’époque, avait remis sa démission à l’imam Khomeini dans laquelle il avait énuméré les points suivants comme les raisons de sa démission : Les ingérences, les harcèlements, les oppositions et les différences de points de vue. Bien qu’il avait soulevé la question de sa démission bien longtemps avant, l’acceptation simultanée de sa démission ainsi que celle du gouvernement le 18/8/1358 (9/11/1979) avait renforcé l’idée que l’ingénieur Bazargan avait démission en réaction à l’action des étudiants.
L’ingénieur Barzagan, à cet égard, avait déclaré :
« Le gouvernement intérimaire, en matière de responsabilité administrative et politique du pays et de préservation des diplomates ainsi que des ressortissants étrangers et sur la base de ses engagements internationaux, ne saurait rester indifférent sans s’opposer à cette action (envahissement de l’ambassade). » Comme il avait déjà décidé de démissionner, alors il n’avait fait aucune annonce ni prit aucune mesure à cet égard.
D’un autre côté, pendant la période où l’ambassade était envahie, les étudiants avaient fait circuler des annonces reflétant leurs objectifs, leurs points de vue et leurs visions intellectuels et politiques. Par exemple, le premier jour, dans 16 annonces, tout en annonçant leur position anti-impérialisme et le soutien au courant de l’imam Khomeini, ils avaient aussi évoqué les raisons qui les avaient poussés à envahir l’ambassade des États-Unis et elles sont : protester contre les actions des Américains en Iran, le niveau élevé de propagande contre la révolution, le soutien aux ennemis de la révolution, le refuge accordé au shah et le soutien des divers complots et conspirations à travers les régions du pays.