La justice est l’une des questions communes les plus importantes entre les religions divines, les sages et les penseurs des sciences sociales et politiques. Cette question a toujours occupé la pensée des intellectuels dans divers domaines de la science. Dans la pensée islamique, la justice, en particulier sa réalisation et sa mise en application, est considérée comme l’un des plus grands objectifs du gouvernement islamique de sorte que le saint coran rattache la mission des prophètes qui est de conduire l’homme à la prospérité individuelle et sociale à l’établissement de la justice et l’équité dans la société. C’est-à-dire, la prospérité individuelle et sociale de l’homme passe par l’établissement de la justice dans la société :
“Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice…”, Sourate Al-Hadid 57-25
Dans l’analyse de la pensée de l’imam khomeini (ra) concernant le concept de la justice, séparément des questions lexicales et idiomatiques et indépendamment de l’étude du cours de son évolution dans la pensée islamique, nous avons rencontré des indicateurs et des critères qu’il prenait en compte dans le contexte de la justice. Dans la présentation de ces principes et de ces critères, nous pouvons citer à titre d’exemple :
La justice est l’un des nobles attributs de Dieu. Elle normalise et régularise les passions et désirs de l’homme. Elle est considérée comme la plus haute vertu humaine. Elle est primordiale dans l’existence de l’être humain. Elle permet de distinguer le bien du mal et fait partie des armes de la raison. C’est le but de l’homme et de la société. Elle fait partie de la culture et de la tradition des prophètes et des partisans de la vérité. C’est le facteur de l’épanouissement et du développement des talents et de la société…
En examinant les œuvres et les écrits de l’imam Khomeini (ra), d’un point de vue, on peut diviser le concept de la justice en trois niveaux : Micro, Moyen et Macro, sur la base desquels il a souligné que la justice commence par l’homme lui-même ensuite se propage chez les autres et les autres groupes et finalement s’établit au niveau des différentes sociétés sur la scène internationale.
La justice du point de vue de l’imam Khomeini, Ibrahim Iran Nejad, P. 69
La justice à un autre niveau, considéré et estimé sans doute plus que d’autres aspects par l’imam Khomeini (ra), se consolide et s’affermit dans deux dimensions personnelles et sociopolitiques, lesquels nous allons expliquer brièvement :
La justice individuelle ou personnelle :
La justice individuelle du point de vue de l’imam Khomeini (ra) est une question intrinsèque et innée et c’est une sorte de composant de la morale qui préserve l’homme du péché. En fait, la justice doit d’abord être établie en chaque être humain et le pousser à cet égard vers l’humanisme. Ce niveau de la justice est si important et efficace que du point de vue de l’islam, sans sa réalisation, la justice sociopolitique ne pourra être pleinement établie dans la société. Par conséquent, nous constatons que la non-réalisation de la justice au niveau individuel et personnel est considérée par l’imam Khomeini (ra) comme un obstacle très sérieux pour le gouvernement de la justice de l’imam Mahdi (qu’Allah hâte sa venue) et celui des saints et des justes dans la société.
« La justice prévaut dans le gouvernement de l’Imam du temps (qu’Allah hâte sa venue), cependant les désirs charnels demeurèrent dans de nombreuses strates de la société et c’est ce désir charnel qui se trouve dans certaines narrations qui parle de l’Imam Mahdi (qu’Allah précipite sa venue). »
Sahifeh Imam, vol. 10, P. 377-378
Par conséquent, il convient de noter qu’à la première étape, l’islam exige l’établissement de la justice en l’homme afin d’éliminer ainsi toute forme d’injustice et d’oppression et présente à l’homme à ce niveau la voie de la justice ainsi que l’importance de la purification de l’âme. Il dit : « le plus grand capital est la piété. Le saint coran et les récits ont tant insisté dessus au point d’inviter l’homme à la piété, à prendre soin de lui-même et de faire attention de peur d’opprimer ou de causer du tort aux autres avec sa langue, ses yeux et ses oreilles. Appliquez la justice ! Demandez la justice pour les autres. Soyez juste dans votre comportement ainsi que dans votre parole. »
Sahifeh Imam, vol. 16, P. 162
La justice sociopolitique :
La justice sociale est l’un des plus importants facteurs de l’union de la société humaine et une barrière à leur division et à leur dispersion. À l’opposé, dans les sociétés discriminatoires, la principale source de corruption réside dans la division et l’hétérogénéité. Le genre d’attitude que l’imam Khomeini (ra) portait à la question de la justice dans la société et les institutions politiques, sociales, économiques et judiciaires, indique cette nécessité que l’imam considérait la justice non seulement comme une qualité individuelle, mais aussi comme un caractère de la société. Dans cette perspective, la justice est une qualité et une caractéristique des règles politiques et sociales, ainsi qu’un caractère des groupes et des institutions sociales et politiques, et plus importantes encore, elle est une qualité de la société humaine :
« Il n’y a pas d’injustice dans la République islamique, l’extorsion n’existe pas en République islamique… elle projette la justice divine… »
Sahifeh Imam, vol. 6, P. 525
D’autre part, dans la pensée de l’imam Khomeini (ra), dans une société monothéiste, la justice sera la base et la source de toutes les affaires. Par conséquent, la justice réalisée dans la société vient de la justice divine et du monothéisme. Dans une société monothéiste, tous les privilèges sont révoqués et le seul critère dans les affaires est la piété :
« Le dirigeant est égal à la personne la plus inférieure de la société. Les critères transcendants et humains divins sont à la base des alliances ou des ruptures des relations. »
Sahifeh Imam, vol. 5, P. 81
Sur cette base, on peut déduire que l’imam Khomeini (ra) croyait que la justice divine — quoique de manière relative — peut être réalisée dans la société. Les êtres humains peuvent agir en fonction de cela pour parvenir à une sorte de justice dans la société, à travers la formation de gouvernements et la création des systèmes politiques :
« En fait, l’expansion de la justice est la même que l’expansion de l’attribut de Dieu pour ceux qui ont des yeux. Ils discutent de la justice, la justice sociale est entre leurs mains, ils établissent aussi le gouvernement, un gouvernement qui est juste. »
Le commentaire de la sourate Al-Fatiha, P. 171
Du point de vue de l’imam Khomeini (ra), l’islam est seul à avoir abordé de manière exhaustive la possibilité de la réalisation de la justice dans tous les aspects. En s’imprégnant et en respectant les lois et règles de l’islam, une telle justice peut être réalisée et appliquée dans la société.
« Nous voulons instaurer la justice islamique dans ce pays… un islam dans lequel il y a de la justice, un islam dans lequel on ne commet d’injustice à rien et à personne… »
Sahifeh Imam, vol. 9, P. 424-425
D’un point de vue global, l’idéal et le désir le plus élevé de l’imam Khomeini (ra) peuvent sans doute être le respect et la réalisation de la justice dans l’âme de l’homme et son établissement dans ses divers aspects et niveaux dans la société, de sorte qu’il n’y ait plus de place pour aucun excès ou écart et que tout soit à sa véritable place. Cette justice, bien sûr, dans l’horizon transcendant de l’islam, supervise et contrôle toutes les dimensions de la vie matérielle et spirituelle de la vie humaine :
« Chacun des prophètes était venu pour mettre en pratique la justice… pas cette justice que les gens comprennent comme une simple question pour une vie meilleure sur terre, mais la justice à tous les niveaux de l’humanité. »
Sahifeh Imam, vol. 12, P. 480
Bureau des affaires étrangères,
Institut pour la compilation et la publication des œuvres de l’imam Khomeini (ra).