Le conseil des gardiens est l’un des principaux piliers du gouvernement de la République islamique dont certains devoirs sont : l’interprétation de la constitution, la supervision des élections et la confirmation de la qualification des candidats à l’assemblée des experts, aux élections législatives et présidentielles. Ce conseil a également la responsabilité d’examiner la compatibilité des lois adoptées par l’assemblée islamique avec les normes islamiques et constitutionnelles. Le conseil des gardiens compte 12 membres, dont 6 autorités religieuses et 6 juristes.
Du point de vue de l’imam Khomeini (ra), les membres du conseil des gardiens jouent l’un des rôles les plus importants dans la République islamique d’Iran. Car, considérant leurs obligations dans la confirmation de la qualification des représentants du peuple, y compris les députés, le président de la République et surtout la confirmation de la qualification des candidats de l’assemblée des experts, qui a la responsabilité de choisir et d’élire le guide suprême, si ceux-ci commettent la moindre erreur, le système islamique s’effondra.
L’imam Khomeini dans ses discours avait toujours parlé de l’importance d’être conscient, de préserver l’islam et de sauvegarder l’âme de l’homme. Il soulignait que l’homme devrait veiller sur son âme et son esprit afin que les propagandes négatives ne l’égarent pas du droit chemin. Dans l’intervalle, il considérait cette question et ce sujet plus important pour les clergés. En fait, pour l’imam Khomeini (ra), les clercs ont plus de responsabilités dans la préservation de l’islam et de se protéger contre les péchés et l’erreur que les gens ordinaires. Selon lui, si dans le système islamique, le clergé en qui le peuple a confiance et prend comme modèle, commet une erreur, les fondements du système islamique s’effondreront. À cet égard, dans une partie de son testament politique divin, il a exposé et expliqué clairement cette question.
Il avait dit :
« Malheureusement, les propagandes ont influencé certains clergés et hommes religieux sous-informés de sorte qu’ils considèrent comme un péché le fait de s’intéresser et de participer aux affaires politiques. C’est une grande tragédie dont souffre l’islam. » (Le testament de l’Imam Khomeini [ra], Sahifeh Imam, vol. 21, P. 404)
Le point distinctif mentionné ci-dessous est l’attention prêtée aux clercs et aux religieux ignorant l’islam. »
Cette interprétation, qui semble avoir une sorte de contradiction, est l’un des présages et signes les plus subtils de l’imam Khomeini (ra). L’inadéquation de cette combinaison provient du fait que « la foi et la religiosité en l’islam », signifie « croire en l’islam », et cela ne peut se réaliser que par la « connaissance de l’islam ». Par conséquent, une personne qui ignore la religion ne peut être considérée comme religieuse.
Cependant, la délicatesse de cette interprétation réside dans le fait qu’il y a toujours un groupe qui croit en ce qu’il pense être l’islam. Pour cette raison, d’un côté, ce groupe jouit de l’essence de la foi et parfois se sacrifie même dans cette voie, et d’un autre côté, croit à autre chose qu’aux commandements divins, ce qui rend difficiles la confrontation et l’échange avec eux. L’exemple typique d’un tel groupe est celui des Kharijites au début de l’islam et de l’ISIS (Daech) à notre ère ou époque.
Les religieux ignorants ou sous-informés vis-à-vis de l’islam se divisent en plusieurs groupes : certains parmi eux estiment que la religion doit être séparée de la politique, certains se fient uniquement à l’éthique islamique sans prendre en compte l’aspect jurisprudentiel et d’autres sont tellement plongés dans la jurisprudence qu’ils ne considèrent pas l’éthique. Tout au long de l’histoire de l’islam, certains ont exclu la philosophie de l’islam et d’autres ont négligé d’autres aspects de la religion, en mettant fortement l’accent sur les questions apologétiques ainsi que sur les conflits sectaires.
Lorsque l’imam Khomeini (ra) prête attention à l’avenir de l’islam et à la connaissance islamique, il se penche sur les effets des éléments temps et l’espace dans l’ijtihad et déclare que la jurisprudence et la théologie seront inefficaces si elles ne bénéficient pas de ces deux éléments. À cet égard, l’imam s’adressant aux membres de conseil des gardiens, écrit : « Je donne un avertissement de père aux chers membres du conseil des gardiens et je leur demande de prendre en compte l’intérêt du système avant toute prise de décisions, car l’une des questions les plus capitales dans le monde mouvementé et turbulent d’aujourd’hui est le rôle du temps et de l’espace dans l’ijtihad ainsi que du type de décisions. » (Sahifeh Imam, vol. 21, P. 217-218)