Dans cette lettre, l’Ayatollah Khamenei s’est voulu rassurant sur le fait que la RII, suivant ses responsabilités humaines et religieuses et ses idéaux de principe, ne lésinerait sur aucun effort en vue de soutenir le peuple opprimé palestinien et restaurer ses droits, mais aussi afin d’écarter le « mal » causé par le régime occupant et factice sioniste.
Le Leader a affirmé que la Résistance palestinienne, grâce à ses exploits et sa persévérance, a su neutraliser les complots tramés par les États-Unis et le régime sioniste, faisant honneur à l’Oumma islamique.
« C’est avec une grande humiliation que l’ennemi, ayant subi des échecs irréparables sur les champs de bataille, continue de bafouer les droits indéniables du peuple palestinien et poursuit son approche expansionniste sur deux plans : d’abord, par un blocus criminel et des pressions économiques et dans une deuxième étape, par le “mensonge” de négociations et à travers un plan de compromis. Or, le courageux peuple palestinien, a savamment opté pour la raison, a tiré les leçons de l’expérience du passé et a neutralisé les menaces et les ruses de l’ennemi. Tout comme par le passé, la Résistance palestinienne a fait preuve d’une résistance inégalable et retracé la voie de la grandeur et de la dignité ; et cette voie, elle la poursuivra à jamais. Grâce à Dieu, le peuple et les courants palestiniens, par vigilance, entente et solidarité, sauront certainement déjouer les plans malsains de l’ennemi et s’attirer l’assistance divine. »
Le haut responsable et porte-parole du mouvement Hamas, Ismaïl Ridwan, a réagi pour sa part à la lettre de l’Ayatollah Khamenei indiquant que « le plan des usurpateurs pour annexer des parcelles de la Cisjordanie ne mènera à rien et toutes les options sont sur la table, côté Résistance palestinienne ».
Ismaïl Ridwan a ajouté que le Hamas saluait et appréciait grandement le message d’appui du Leader de la Révolution à l’adresse du chef du bureau politique du Hamas, et d’ajouter : « Nous poursuivrons la voie de la résistance jusqu’à faire échec au complot d’annexion de la Cisjordanie ».
« L’appui politique, militaire et financier de l’Iran a une part axiale dans la lutte contre les occupants ; la position de principe de la RII en appui au peuple de Palestine promet cette réalité que l’avenir nous appartient », a-t-il ajouté.
Rappelons que le Leader de la Révolution islamique, dans deux importants discours en 2014, avait évoqué la nécessité d’« armer la Cisjordanie », afin d’écarter le « mal » de l’ennemi sioniste.
Dans une note publiée par le site web chargé de diffuser dans l’espace virtuel les déclarations du Leader de la Révolution islamique, l’expert des questions sécuritaires et défensives, Hossein Dalirian, évoque l’exigence de trois tâches dont le peuple palestinien aurait le plus grand besoin à l’heure qu’il est, à savoir : « armer les Palestiniens », « créer des cellules complémentaires de la lutte armée en territoires occupés palestiniens » et « créer de nouveaux groupes de combattants ».
Dalirian fait allusion au discours télévisé de l’Ayatollah Khamenei à l’occasion de la Journée mondiale de Qods de cette année, au cours duquel le Leader de la Révolution a évoqué l’importance, pour les groupes de résistance palestiniens, de poursuivre, ensemble, cette lutte, de manière à l’étendre dans tous les territoires palestiniens.
Dans l’optique de l’Ayatollah Khamenei, si aujourd’hui, Gaza est capable de résister aux agressions de l’ennemi sioniste et de faire subir des échecs cuisants à l’armée israélienne, c’est parce que nous avons su comprendre ce qui manquait précisément aux courageux combattants palestiniens : « l’arme ».
L’analyste iranien évoque par la suite l’importance particulière de la Cisjordanie dans laquelle certains voient « la clé du règlement de la question palestinienne et de la libération de la noble Qods ». Le « plan d’annexion de la Cisjordanie », dont parlent aujourd’hui les responsables israéliens, marque la défaite du « projet de négociations » que les Palestiniens devront transformer en point de départ de la « résistance armée » en bonne et due forme ; « armer la Cisjordanie constitue ainsi le plus important plan opérationnel de la RII, afin de concevoir la résistance armée dans cette région », précise Hossein Dalirian, en se référant aux recommandations du Leader de la Révolution.
Évoquant la responsabilité du mouvement Fatah et de l’Autorité autonome palestinienne dans ce sens, l’article ajoute :
« Cependant, armer la Cisjordanie est quelque peu différent de ce qui a été fait à Gaza. À Gaza, il y avait un besoin de se procurer des missiles, roquettes et armements lourds ; tandis qu’en Cisjordanie, une région qui jouxte les territoires occupés israéliens et la noble Qods, il serait possible de commencer par des armes plus légères ou individuelles, à l’instar des Intifadas et l'utilisation des pierres et des cocktails Molotov, mais cette fois-ci, les jeunes Palestiniens devront tenir des armes en main, au lieu de jeter des pierres… »
À ce sujet, Alireza Soltanshahi, également analyste iranien et ancien président du centre d’études sur la Palestine, estime qu’aujourd’hui, les conditions sont plus que jamais réunies en Cisjordanie, même au niveau psychologique, pour armer les habitants cisjordaniens.
« Si les foyers de résistance se réactivent et si le Hamas renforce ses foyers de puissance en Cisjordanie, étant donné que le mouvement Fatah est déçu du processus de compromis, les foyers de la Résistance pourront alors plus facilement faire adhérer les responsables de l’Autorité autonome à leur cause.
Si les groupes de résistance et l’Autorité autonome aplanissent le terrain à l’apparition d’une nouvelle Intifada, et au cas où les coopérations sécuritaires seraient complètement rompues entre Ramallah et le régime sioniste, permettant aux groupes palestiniens de poursuivre leur combat à une plus vaste échelle, d’heureux événements se profileront à l’horizon en Cisjordanie. »
Cet analyste iranien estime également que les groupes palestiniens peuvent à l’heure actuelle profiter de l’opposition de l’opinion publique internationale, afin de restituer leurs droits.