Un jour avant le retour de l’Ayatollah Khomeini en Iran, le général Huzer rencontra son homologue iranien le général Gharabaghi, Chef d’état-major interarmées. Celui-ci a dit à l’envoyé du président américain : « L’armée soutiendra le Dr. Bakhtiar et ils observeront ses ordres. » Et il ajouta : « Si Bakhtiar dans ses négociations avec l’Imam Khomeini arrive à un accord, l’armée pour mettre fin à l’impasse existante et pour garantir la paix et la sécurité, soutiendra Bakhtiar. Et, si l’Imam Khomeini refuse de négocier afin de trouver un accord et cherche à nommer un gouvernement intérimaire, l’armée dans le but de soutenir le gouvernement et empêcher sa chute adoptera une position défensive. »
L’ambassadeur américain à Téhéran, afin de connaître la position à adopter concernant les partis politiques s’était rapproché du ministère des Affaires extérieures américaines. La réponse de Washington était le soutien de la constitution et la consultation de près du gouvernement de Bakhtiar : « Si Bakhtiar l’invite (l’ambassadeur) aux négociations avec l’Imam, il lui faut accepter. Et si c’est l’Imam qui demande à le rencontrer, alors il devras d’abord consulter Bakhtiar. » Il a été intimé à Sullivan l’ordre de ne pas négocier avec le Conseil de la révolution, car cela serait considéré comme un signe de la reconnaissance de ce conseil en tant qu’organisation ou état. Il lui avait été également demandé de garder le contact avec les membres de l’opposition, avec lesquels il était en contact avant le retour de l’Imam.
Ces nouvelles instructions furent transmises à Sullivan le 2 février, au lendemain du retour de l’Imam à Téhéran. Le jour suivant, John Stempel, un haut fonctionnaire de l’ambassade américaine, entra en contact avec l’un des membres du mouvement de libération de l’Iran. Ce dernier lui a dit que les membres du mouvement se sont entretenus pendant deux heures avec Bakhtiar la nuit précédente, et que Bakhtiar en guise de compris, a fait deux propositions :
1) Bakhtiar conserve son poste de Premier ministre et organise rapidement un référendum où le peuple devrait choisir entre le régime monarchique et la République islamique.
2) Bakhtiar démissionne du poste de Premier ministre, mais dirige le pays jusqu’à la fin du référendum.
Gary Sick, déclare que l’Ayatollah Khomeini, malgré l’insistance et les conseils de ses conseillers, a rejeté les deux conditions, et a dit :
« Bakhtiar doit partir, car le décret faisant de lui le Premier ministre a été émis par shah. Le conseil de la monarchie est aussi illégitime. La seule solution est de définir un Premier ministre provisoire qui supervisera le déroulement du référendum et l’armée doit également se retirer. »
Étant même encore à Paris, L’Ayatollah Khomeini a rejeté la proposition et la recommandation de certains de ses compagnons restés en Iran et dirigeaient la révolution, de négocier avec le régime afin de trouver un compromis et estimait que la seule voie pour sortir de la crise était le départ de shah. De toute évidence, après son retour triomphant en Iran, il n’allait accepter aucun accord sauf qu’il nomme lui-même un gouvernement. L’Imam a même estimé irrévocable la confrontation avec l’armée, se soldant par la défaite de l’armée et la victoire de la révolution, ce qui se confirma dix jours plus tard, le 22 Bahman (1er février 1979).
Lisez ici la première partie de l’histoire du retour en Iran de l’Imam Khomeini (paix à son âme) !
Lisez ici la deuxième partie de l’histoire du retour en Iran de l’Imam Khomeini (paix à son âme) !