« En dépit des allégations frauduleuses, les nouvelles règles américaines intensifient le terrorisme économique contre le peuple ordinaire en Iran », a déploré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur sa page Twitter.
Le haut diplomate iranien a précisé que les Etats-Unis avaient déclenché une guerre contre l'Iran par le biais des sanctions et que la pression maximale systématique exercée par Washington sur Téhéran constituait en fait « un terrorisme économique », ciblant non seulement l’aliment, mais aussi l’importation de médicaments, puisque le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a explicitement déclaré que « si le peuple iranien ne veut pas rester affamé, il doit se rendre et suivre la politique américaine ! »
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi la création d'un nouveau mécanisme pour les exportations "humanitaires" vers l'Iran, officiellement afin de faciliter l'envoi de produits de première nécessité dans ce pays auquel ils imposent des sanctions économiques drastiques. Mais cette mesure provoquera au contraire, selon certains observateurs, un effet dissuasif supplémentaire sur le commerce avec Téhéran. Pour Brian O'Toole, ancien conseiller de Barack Obama au département du Trésor, la mesure vise plus à récupérer des informations qu'à aider le peuple iranien. Et selon lui, beaucoup de banques étrangères ne seront pas capables de fournir le niveau de détails demandé.
Pour obtenir un permis des Etats-Unis à commercer avec l'Iran, chaque institution devra soumettre tous les mois des informations "substantielles et sans précédent", comprenant notamment les factures concernées, les noms des destinataires et précisant si ceux-ci ont figuré sur une liste noire des Etats-Unis, de l'Union européenne ou des Nations unies au cours des cinq années précédentes. Pour les responsables américains, cela permettra aux gouvernements étrangers et aux banques de réduire les risques en étant transparents avec Washington sur leurs transactions, prouvant ainsi qu'ils respectent les sanctions. Les Etats-Unis, le gendarme du monde est bien hégémonique.