Voici quelques extraits de cet article :
« La révolution islamique en Iran, et l'effondrement du système bipolaire dans le monde, ont changé l'approche de l'Occident vis-à-vis de l'Islam. L'islamophobie et les divisions dans le monde musulman, étaient les objectifs des Occidentaux en opposant le discours sunnite au discours chiite représenté par la République islamique d’Iran. Après la victoire de la Révolution islamique, l'Occident a vu le pouvoir chiite se développer et a constaté que la volonté d'indépendance, de lutte contre l'oppression et de justice étaient des concepts qui relieraient bientôt l'Iran aux autres pays islamiques. C'est pourquoi le projet anti chiite a été inscrit à l'ordre du jour des pays occidentaux.
Cet article examine les causes et les objectifs de la propagande anti chiite et anti islamique, et tente de trouver des solutions dans le développement de la conscience politique, la préservation de l'unité et l'utilisation appropriée des capacités culturelles de l'Iran islamique, des valeurs religieuses iraniennes et de la littérature persane.
Le chiisme a toujours été considéré comme une religion rationnelle fondée sur un système social juste et tolérant. Dans l’histoire de la civilisation islamique, les dynasties chiites des Babuyeh et des Safavides ont été accompagnées d’un épanouissement scientifique et d’un développement culturel, et de l’apparition de nombreuses personnalités comme Farabi, Avicenne et Abu Rayan Biruni. Les Chiites ont choisi différentes méthodes dans l'histoire, pour interagir avec les puissances mondiales, en choisissant parfois la lutte, parfois la tolérance, parfois la taqiyah, parfois les compromis et parfois l’information face à la propagande de leurs ennemis. Mais au cours des dernières décennies, en particulier après la victoire de la révolution islamique d’Iran qui a provoqué un réveil de la lutte contre l’oppression et l’injustice dans le monde, le monde islamique est confronté à des phénomènes culturels majeurs et à la nécessité de les affronter correctement. L'un des phénomènes les plus importants qui menacent le monde islamique depuis la fin du 20ème siècle, est la diabolisation de l'Iran et du chiisme considérés comme des forces politiques, culturelles, économiques et sociales, qui influencent le comportement des musulmans en général et des chiites en particulier. Sur le plan politique, avec l’effondrement du système bipolaire mondial et la révolution islamique, l’islam est devenu « l’ennemi » de l’Occident libéral après la chute de l’Urss. Le philosophe américain Fukuyama, dans sa théorie de "La fin de l'histoire", a tenté de démontrer la supériorité de la démocratie libérale occidentale, et l’Américain Samuel Huntington, a décrit le conflit mondial comme un défi culturel, de civilisation et d’identité, et l’Occident comme le maitre du monde.
Dans le même temps, le théoricien américain palestinien Edward Sa’id a réagi en écrivant "L’orientalisme" contre l'approche hégémonique de l'Occident. Sa’id considérait le discours des orientalistes occidentaux comme un discours raciste et dominant, qui présente mal l’oriental et l’accuse d’avoir besoin de l’Occident pour progresser. Sa’id considère les gouvernements tyranniques des pays musulmans comme responsables du colonialisme, et la lutte contre la dictature comme le devoir des intellectuels.
La victoire de la révolution islamique en 1979 dirigée par une autorité d'imitation chiite, a attiré l'attention du monde sur la religion chiite, son potentiel et les menaces qu’elle peut représenter. Outre le renversement d'un État occidental tyrannique et dépendant, la République islamique d'Iran a sapé l'hégémonie des États-Unis dans la région, et a changé la façon de voir de nombreux musulmans dans le monde.
Sans aucun doute, l’un des objectifs de l’Occident est de défendre ses intérêts dans les pays islamiques. L’accès sans restrictions aux ressources pétrolières, économiques et humaines dans les pays islamiques, était une source de richesses pour les États-Unis et les pays européens. La révolution islamique iranienne dans différents pays, a empêché l’Occident de réaliser ses projets économiques à court terme. Les objectifs des États-Unis et de l'hégémonie occidentale dans l’occupation de l'Afghanistan et de l'Irak, et les rumeurs d'attaque contre l'Iran, sont les mêmes. L'échec des États-Unis et de leurs alliés dans la région, est dû à la résistance de la République islamique d'Iran et aux efforts qu'elle déploie pour protéger les opprimés au Moyen-Orient. Les pays occidentaux, ces dernières années, comptaient sur les réserves de pétrole irakiennes, syriennes et iraniennes, mais l’Iran est le seul pays chiite qui a empêché les pays occidentaux de réaliser leurs objectifs coloniaux dans la région.
Par ailleurs, la région de l’Asie occidentale était considérée par les États-Unis comme un domaine de sécurité avec le plus grand allié militaire et économique des États-Unis, le régime israélien, qui protège les intérêts des États-Unis dans la région, et constitue le principal obstacle à l’éveil politique des musulmans.
L'Imam Khomeiny, leader de la révolution islamique et fondateur de la République islamique, a annoncé dès le début, la politique antisioniste de la révolution islamique, en qualifiant Israël de « tumeur cancéreuse » dans la région, et en appelant les musulmans à manifester le dernier vendredi du mois de Ramadan, lors de la Journée de Qods, contre l’occupation de la Palestine.
L’Ayatollah Seyed Ali Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, a également souligné que les objectifs principaux des ennemis dans la création de désaccords entre musulmans, et leur opposition au chiisme et au régime islamique, étaient de protéger le régime des occupants sionistes.
La crainte d’une autorité iranienne dans la région, en particulier dans le Golfe Persique, est un autre prétexte des États-Unis pour effrayer les gouvernements arabes du Golfe Persique, et assurer leurs intérêts dans la vente d'armes. En créant des divergences et en suscitant la crainte de l'union chiite, les États-Unis ont réussi à établir leurs bases militaires dans la région. L'Occident a utilisé toutes ses capacités, y compris les médias, le pouvoir militaire et le pouvoir politique, pour atteindre son objectif. Presque tous les grands médias du monde sont aux mains de l'Occident et travaillent ensemble contre l'Iran chiite.
Bien qu'il semble difficile de faire face à la lourde propagande occidentale, il est nécessaire de présenter le projet chiite pour permettre une connaissance des politiques nationales, régionales et internationales de l’Iran. En plus de mettre l'accent sur les valeurs islamiques et révolutionnaires, la radiotélévision, les organisations culturelles et de propagande de la République islamique, les médias, les discours de la prière du vendredi et les organisations gouvernementales devraient travailler à la sensibilisation et à la responsabilisation de la société pour le développement culturel de la société iranienne. La cohérence et l’unité de la nation iranienne à l'intérieur et à l'extérieur de l’Ummah islamique, peut constituer une barrière efficace contre la crainte du chiisme et l'islamophobie. Interagir avec les adeptes et les dirigeants des écoles islamiques dans le monde, et prêter attention aux problèmes des minorités religieuses et des compatriotes sunnites en Iran, peuvent être efficaces dans la lutte contre le projet anti chiite.
La politique du Guide suprême de la révolution islamique d’Iran est de maintenir l’unité et la solidarité au sein de l’opinion, et de soutenir les musulmans opprimés à l’étranger.
L’utilisation appropriée des capacités culturelles de l'Iran islamique est une autre stratégie importante pour faire face au projet anti chiite. La langue et la littérature persanes sont des éléments précieux de transfert des enseignements chiites. En créant des chaires de persan accompagnées de programmes culturels efficaces, nous pourrons redresser la fausse image de l'Iran dans le monde et les médias. Des programmes réguliers sur la culture iranienne dans les différents pays, peuvent jouer un rôle important dans la présentation de l'islam et du chiisme. Bien que les universités et les services culturels de la République islamique aient fait des efforts importants dans ce sens, il faut prêter davantage attention aux enseignements chiites dans les domaines littéraires et artistiques. En fait, la connaissance de la culture et de la littérature persanes chez les jeunes, a renforcé l’identité et l’unité nationales, favorisé l’amélioration des comportements sociaux en Iran, et permet de réparer l’image de l’Iran à l’étranger », précise cet article.
Iqna