Le Martyre de L'Imam Jaafar as-Sadiq (as)

Le Martyre de L'Imam Jaafar as-Sadiq (as)

Abû `Abd Allah Ja`far ben Muhammad as-Sâdiq ou Ja`far as-Sâdiq est né à Médine le 24 avril 702.

Abû `Abd Allah Ja`far ben Muhammad as-Sâdiq[1] ou Ja`far as-Sâdiq[2] est né à Médine le 24 avril 702[3]. Il succéda à son père Muhammad al-Bâqir comme sixième imam chiite en 743. Sa mère est une petite fille d’Abû Bakr nommée Fatima. Il est mort le 10 septembre 765[4], à l'âge de 63 ans. Selon la tradition chiite, il est mort empoisonné par le calife abbasside al-Mansûr. Il est enterré à Médine au cimetière d'al-Baqî.

La durée de 33 ans de son règne lui a donné le temps d'affirmer son influence sur le droit chiite plus que les autres imams qui l'ont précédé. Il est le fondateur de l'école juridique chiite, l'école jafarite. Son slogan était : « Achoura c'est tous les jours et Kerbela c'est partout. » Il est considéré comme une autorité en matière de droit et de hadiths, sa réputation dépasse les limites du chiisme.
A sa naissance, c’est l’omeyyade Abd al-Malik qui régnait ; quand il devint imam c’était Hichâm. Il vit passer les cinq derniers omeyyades et la prise du pouvoir par les abbassides. Il est mort pendant le règne du deuxième abbasside al-Mansûr.

Sa succession va créer un problème car son fils Ismâ`il ben Ja`far, successeur désigné, est décédé avant lui en 760. A la mort de Ja`far as-Sâdiq, la majorité préféra prendre pour imam son deuxième fils, Mûsâ al-Kâzim, plutôt que son petit-fils Muhammad ben Ismâ`il que suivirent les ismaéliens.


* arabe : abu abd alla-h ja ? far ben muhammad asSadiq,
أبو عبد الله جعفر بن محمد الصادق

* arabe : sadiq,
صادق, authentique

* 17 Rabia al Awal de l'an 83 de l'Hégire

* 15 Rajab de l'an 148 A.H.

L'Imam Djaffar Ibn Mohammad, as Sâdeq, fils du cinquième Imam, est né en 83/702. Il mourut martyr en 148/765, selon les traditions chi’ites, empoisonné par ordre du calife Abbasside, al Mansûr. Après la mort de son père, il devint Imam par Ordre divin et décret de ses prédécesseurs. Durant son imamat, le sixième Imam, jouit de plus grandes libertés et d'un climat plus favorable pour la propagation des enseignements religieux. Ce répit fut la conséquence de révoltes en terre islamique, notamment le soulèvement de Moswaddah, visant à renverser le califat omeyyade, et des guerres sanglantes qui aboutirent finalement à sa chute. Les circonstances plus favorables à l'enseignement chi’ite étaient aussi le résultat du terrain que le cinquième Imam avait préparé pendant son imamat de vingt ans par la propagation des enseignements véritables de l'Islam et des sciences de la famille du Prophète.

L'Imam profita des circonstances pour répandre les sciences religieuses tout au long de son imamat, contemporain de la fin des omeyyades et du début du califat Abbasside. Il instruisit plusieurs savants dans les différents domaines des sciences spéculatives et traditionnelles (aqli' wa naqli) tels Zarârah, Mohammad Ibn Muslim, Mu'min Tâq, Hishâm Ibn Hakam, Abân Ibn Taghlab, Hishâm Ibn Salim, Hurayz, Hishâm Kalbi Nassâbah et Djâbir Ibn Hayân l'alchimiste. Même certains savants sunnites importants comme Sufyân Thawri, Abu Hanifah, le fondateur de l'école Hanafi, Qâdî Sukûni, Qâdî Abu al Bakhtari, et d'autres, eurent l'honneur d'être parmi ses étudiants. On raconte que de ses cours sortirent quatre mille savants dans le hadith et autres sciences. Le nombre de hadiths rapportés du cinquième et du sixième Imams dépasse celui des hadiths rapportés du Prophète et des autres dix Imams réunis.

Mais vers la fin de sa vie, l'Imam fut soumis à de sévères restrictions de la part du calife Abbasside, al Mansûr, qui ordonna de torturer et d'assassiner beaucoup de descendants du Prophète qui étaient chi’ites, du point qu'il surpassa en cruauté les Omeyyades. Sur ses ordres, ils furent arrêtés par groupes, certains jetés dans des prisons profondes et sombres et torturés jusqu'à la mort; d'autres furent décapités, enterrés vivants ou placés dans les fondations ou entre les murs de constructions et emmurés vivants.

Hishâm, le calife omeyyade, avait ordonné que le sixième Imam fut arrêté et en présence de son père, le cinquième Imam, emmené à Damas. Plus tard, l'Imam Sadiq fut arrêté par Saffâh, Ie calife Abbasside, et emmené en Iraq. Finalement Mansûr le fit arrêter de nouveau et emmener à Sâmarrah où il fut gardé à vue. Mansûr était rude et irrespectueux envers l'Imam et projeta plusieurs fois de le tuer. Finalement, l'Imam fut autorisé à retourner à Médine où il passa le reste de sa vie dans la retraite, jusqu'à ce qu'il soit empoisonné à la suite des intrigues de Mansûr.

A l'annonce de la nouvelle du martyre de l'Imam, Mansûr écrivit au gouverneur de Médine, lui ordonnant de se rendre à la maison de l'Imam sous prétexte d'exprimer ses condoléances à la famille, et de demander à voir et à lire le testament de l'Imam. Quiconque était choisi par l'Imam comme son héritier et successeur devait être décapité sur place. Le but de Mansûr était évidemment de mettre un terme à toute la question de l'imamat et des aspirations chi’ites. Quand le gouverneur de Médine, conformément aux ordres reçus, lut le testament, il vit que l'Imam avait choisi quatre personnes plutôt qu'une seule pour administrer son testament : le calife lui-même, le gouverneur de Médine, Abdallah Aftah, le fils aîné de l'Imam et Mussa, le plus jeune fils. De cette manière le complot de Mansûr échoua.

SON ENFANCE
L'Imam Ja'far ibn Mohammed dit as-Sadeq (as) est né à Médine, le 17 Rabi'a awwal de l'année 83 de l'Hégire. Il était le 6ème Imam de la descendance du Saint Prophète Mohammed (sas), son père était le 5ème Imam de l'Islam Mohammed al Baqr (as) Parmi ses surnoms, il avait as-Sadeq (le véridique), al-Fadil (le gracieux) et at.-Tahir (le pur). Sa mère était Oum Farwah bint al Qasim ibn Mohammed ibn abou Bakr. L'Imam Ja'far as-Sadiq a été éduqué durant 12 ans par son grand-père Zayn al abidine (as) à Médine, alors qu'il était adolescent, puis il reçut exclusivement les enseignements de son père, Mohammed al Baqr (as) pendant 9 ans.
SA MORALE

Son oncle Zayd ibn Ali, fils de Zayn al abidine(as) et frère de Mohammed al Baqr (as) avait choisi de s'insurger contre le despotisme du pouvoir Caliphale en rejoignant les rangs des martyrs. Bien que Zayd avait choisi une ligne d'action différente que celle de son neveu, il nous laissa ce précieux témoignage concernant l'Imam Ja'far as-Sadeq (as) :
« Pour chaque temps, il existe un homme issu des Ahloul Bayt (as) qui est un argument d'Allah pour ses créatures ! Et l'argument de notre temps est assurément mon neveu Ja'far ibn Mohammed (as). Quiconque le suit ne s'égare jamais, quiconque s'oppose à lui n'aboutit jamais à la bonne voie ! ».

Malik ibn Anas (fondateur de l'école Malikite) dit de l'Imam as-Sadeq (as) :

« Par Allah, je n'ai jamais vu de meilleure personne que Ja'far as-Sadeq; son désintérêt des biens de ce monde, sa piété, sa dévotion et sa pratique de l'Islam sont inégalables ! »

Malik ibn Anas fut en effet le disciple de l'Imam Ja'far as-Sadeq (as), tout comme le fut également un homme surnommé abou Hanifah (fondateur de l'école hanafite) qui dit de l’Imam (as) :

« Si je n'aurais suivi ses préceptes durant 2 années, je me serais perdu ! »

Malheureusement, plutôt que de continuer leur précieux apprentissage auprès de l'Imam as-Sadeq (as), ces deux hommes préférèrent apporter leurs propres conclusions et interprétation de l'Islam et de la Sunna.
Un jour, l'Imam as-Sadeq (as) était en compagnie d'un de ses disciples et ils se dirigeaient vers le marché.
L’Imam (as) montait alors un âne et arrivant près du marché, il descendit avec une grande rapidité pour accomplir une longue prosternation puis se releva.
Son compagnon lui demanda la cause de son geste et l'Imam as-Sadeq (as) répondit :
« Lorsque je me suis rappelé le bienfait d'Allah, je lui ai fait cette prosternation de reconnaissance et de remerciement. » Un jour l’Imam (as) était dans son champ, vêtu d'un drap épais et tenant une pelle à la main. Un de ses disciple passa par là et assista à la scène et lui dit : « Que je sois sacrifié pour toi ! Donne-moi cette pelle pour que je fasse ce travail pour toi ! » Sur ce l’Imam (as) lui répondit :

« Non, j'aime bien que l'homme peine sous le soleil à la recherche de la provision de sa vie. »

SON IMAMAT
La période de son Imamat a coïncidé avec une ère mouvementée de l'histoire islamique qui a vu la chute du Califat Omeyyade et l'avènement du Califat Abbaside. Les guerres internes et les bouleversements politiques provoquaient des disfonctionnements dans le gouvernement Omeyyade. Ainsi, l’Imam (as) vécut durant le Califat Omeyyade et Abbasside d'Abdoul Malik en passant par Marwan al-Himar jusqu'au premier Califat Abbasside d'abou al-Abbas as-Saffah et celui du frère de ce dernier al-Manssour. Ce fait n'est pas vraiment dû à une longévité particulière ou d'une magnanimité du Califat, mais à la politique de renversement de ces deux Dynasties pour le pouvoir. Ce qui fait que l'Imam as-Sadeq (as) a été laissé en paix, ce qui lui permis de pratiquer et prodiguer paisiblement l'Islam suivant les enseignements du prophète (sas). Les derniers jours de la Dynastie Omeyyade qui s'effondrait peu à peu, les Abbassides ont exploités cette occasion pour se servir de cette instabilité politique, en se proclamant du titre de "Vengeurs des Banou Hachim". Ils ont feint de soutenir la cause des Ahloul Bayt (as) en prétendant faire périr les Omeyyades pour le sang injustement versé de l'Imam al Hussein (as), des autres Imams (as) et des martyrs. Les musulmans qui gémissaient sous le joug des Omeyyades ont été dégoûtés de leurs atrocités et ils aspiraient secrètement au retour du vrai islam de Mohammed (sas) par le biais de ses descendants. Ils se sont rendus compte que si la conduite de l'Islam allait aux AhloulBayt(as), qui étaient héritiers légitimes du prophète(sas), le prestige de l'Islam en serait mis en valeur et que les enseignements du prophète(sas) seraient véritablement propagés. Cependant, les Abbasides avaient secrètement fait vœux de saisir le pouvoir des mains Omeyyades pour leurs propres comptes et non pour rétablir ce qui avait été bafoué durant tant d'années. Les musulmans ont été ainsi trompés en les soutenants contre les Omeyyades.

Après la mort du Calife abou al-Abbass, son frère al Manssour prit le pouvoir qui était encore très fragile.

En réalité, al Manssour pourrait être qualifié comme le véritable fondateur de la Dynastie Abbasside, il était tellement sournois que certains le considéraient comme le nouveau Mo'awya.

La comparaison n'est pas fausse et lorsqu'il s'agissait de machiavélisme, la balance penche du côté d'al Manssour !

En effet, ce tyran ne fut pas reconnaissant envers ceux qui étaient les précurseurs de son pouvoir, il exécuta même son chef des armées abou Mouslim al Khourassani.

L'Imamas-Sadeq (as) savait bien que seul un musulman pieux, sans limite religieuse pouvait être accepté par les musulmans après l'effort qu'ils avaient fournis pour renverser les Omeyyades. Mais fort des expériences de ses aïeux et Imams prédécesseurs, il demeura loin du centre politique du pouvoir Abbasside et évita même de rencontrer le Calife al Manssour.

(Rappelons que les Imams Ali (as), al Hassan (as), al Hussein (as), Zayn al abidine (as) et Mohammed al Baqr (as) ont déjà payés de leurs vies et que l'Imam as-Sadeq propageait à son entourage les préceptes des Ahloul Bayt (as).) Al Manssour se sentit offensé de l'attitude de l'Imam as-Sadeq (as) qui ne voulant pas le rencontrer, injustifiait son pouvoir à juste titre.

Al Manssour fit convoquer l’Imam (as) et lorsqu'il fut en face de lui, lui dit :

« Pourquoi ne me visite pas comme le font tous les gens ? » L’Imam (as) répondit :

« Dans ce bas monde, tu n'as rien sur quoi je puisse te redouter ! En outre, tu ne détiens rien qui pourrait me servir pour l'au-delà ! »

« Par ailleurs, tu n'es ni dans une grâce pour que nous en félicitions, ni dans un malheur pour que je te présente mes condoléances. »

Al Manssour répondit, « Accompagne-moi afin de me conseiller ! » L’Imam (as) lui répondit : « Quiconque aurait aimé la vie de ce monde ne t'aurait pas conseillé et quiconque aurait aimé la vie de l'au-delà ne t'aurait pas accompagné ! » Après cette entrevue, al Manssour décida d'organiser une campagne de dénigrement contre l'Imamas-Sadeq (as) et ses ancêtres (as). Pour ce faire, il ordonna à son gouverneur de Médine de saisir toute occasion favorable de calomnier l’Imam (as) et de rabaisser la Noblesse de son aïeul, Ali Amir al mou’minine (as).

Par la suite, al Manssour qui n'avait pas réussi sa campagne de calomnies envers l’Imam (as) le laissa en paix pendant de longues années, car son pouvoir devait être stabilisé.

MORT DE L’IMAM (as)
Al Manssour résista de longues années avant de faire assassiner l'Imam as-Sadeq, car il lui fallut de longues années pour que son pouvoir soit stable.

Puis, il prit la décision d'agir selon la tradition Omeyyade consistant à tuer l'Imam l'époque !

Il ordonna que l’Imam (as) soit empoisonné et Ja'far as-Sadeq mourut le 25 Chawal de l'an 148 de l'Hégire en Martyre comme les autres Imams, il était âgé de 65 ans.

QUELQUES PAROLES DE L'IMAM JA'FAR AS-SADEQ (as)
-Trois genres de personnes ne recevront que le bien : Les silencieux, ceux qui évitent le mal et ceux qui se rappellent Allah (dikr).

-Le sommet de la fermeté se situe dans la modestie.

-La valeur originelle de l'homme est déterminée par sa raison ('aql).

-La valeur de son appartenance familiale est déterminée par sa religiosité.

-La valeur de sa générosité est sa piété.

-Les hommes sont égaux de par leur appartenance à Adem (as).

-Craignez bien de faire l'injustice, les souffrances des victimes de l'injustice s'élèvent vers le ciel.

-Il y a trois choses sans lesquelles le monde ne peut se réformer (changer dans le bien) :

-la sécurité, la justice et la fertilité.

Le regard de l'enfant vers ses parents, par amour pour eux, est une adoration.

Le sixième Imam, Ja’far Sadiq (as) est né le Vendredi 17 Rabi' al-Awwal de l'an 83 de l'Hégire. Son célèbre titre était « al-Câdiq » (Le Véridique). Il a été élevé par son grand-père, l'Imam Zayn al-Abidine pendant 12 ans, et ensuite sous le patronage de son père, I'Imam Muhammad al-Bâqir pendant 19 ans.

La période de son Imamat a coïncidé avec la période la plus révolutionnaire et la plus fertile en événements de l'histoire musulmane, la période où l'on a assisté à la chute de l'Empire omayyade et à la montée de la dynastie abbasside. Les guerres intestines et les bouleversements politiques apportaient des changements rapides dans le gouvernement. Donc le Saint Imam a assisté aux règnes de différents rois, depuis la chute d'Abdul Malik jusqu'au souverain omayyade, Marwân Ibn al-Hakam. Il a survécu jusqu'à l'époque d’Abul Abbâs al-Saffâh et d'al-Mançour, tous deux de la dynastie abbasside.

Sous l’Imamat du 6e Imam (as), les conditions de diffusion des sciences islamiques furent donc encore plus propices. Non seulement le contexte politique était favorable mais par ailleurs, suite aux efforts de publications des hadiths du 5e Imam (as) et de ses élèves, les gens avait pris conscience de leurs besoins en connaissances islamiques et attendaient d’autres « récits » concernant les « gens de la Maison ». De plus la dynastie omayyade était vacillante. La dynastie abbasside qui n’était pas bien établie cherchait une légitimité à travers le soutien de la famille des martyrs de Karbala.

L’Imam Ja’afar Sadiq (as) se mit à diffuser les sciences religieuses et des textes islamiques. Les doctes et les savants venaient de tous le coin pour l’interroger au sujet des sciences islamiques, de l’histoire des prophètes, des Imams, de la philosophie… Celui-ci discutait avec diverses catégories sociales, dialoguait avec les représentants des différentes nations et religions.

L’Imam éduqua de nombreux croyants, format de multiples élèves ; des centaines de livres rassemblant les hadiths shi’ites et les propos scientifiques de l’Imam durent publiées sous le nom de « Principes » (Oçoul). Profitant du cours répit que lui laissait la lutte entre les Ommayades et les Abbassides, l’Imam (as) consacra son temps à l’éducation des musulmans et à la formation des spécialistes des sciences religieuses : plus de quatre mille savants ont profité de son enseignement, de son savoir et de sa sagesse.

L’Imam (as) avait demandé à ses élèves d’enregistrer par écrit les cours qu’il leurs dispensait. Il leurs disait :

« Aux périodes troubles et d’anarchie de nombreuses œuvres sont détruites ; vous aurez alors besoin de ces livres et de ces textes qui deviendront les seules références religieuses et scientifiques des musulmans. »

Aussi à ses cours, les élèves de l’Imam (as) apportaient leurs plumes et leurs encriers…

Ses disciples ont compilé des centaines de livres relatifs aux différentes branches de la science et de l'art. Outre le "Fiqh" (la Jurisprudence), le "Hadith" (la Tradition) et le "Tafsîr" (l'exégèse), l'Imam dispensait également des cours de mathématiques et de chimie à certains de ses disciples. Jâbir Ibn Hayyân al-Tartûcî, le célèbre savant en mathématiques était l'un des disciples de l'Imam, et a beaucoup appris des connaissances et de la guidance de ce dernier, ce qui lui a permis d'écrire 400 livres sur des sujets divers.

La chute des Omayyades et la montée des Abbassides ont constitué les deux importants événements de l'histoire musulmane. L'état d'anarchie était en progression. On se trouvait au milieu d'une telle obscurité mortelle que le personnage de l'Imam Ja’far Sadiq (as) se dressait comme un phare déversant continuellement sa lumière pour éclairer les vastes étendues des ténèbres pécheresses qui l'entouraient. Le monde s'inclinait devant sa personnalité vertueuse et admirable. Abou Salma Khallâl lui a offert le trône du califat, mais l'Imam, perpétuant la tradition caractéristique de ses ancêtres a décliné fermement cette offre en raison des conditions critiques qui prévalaient à l'époque.

C'est une vérité historique indéniable que d'affirmer que tous les grands savants de l'Islam étaient redevables, pour ce qui concerne leur instruction, aux Ahl-Elbayt qui constituaient la fontaine des connaissances et de l'instruction pour tout le monde. Al-'Allamah al-Chiblî écrit dans son livre "Sirat al-Nu`mân'': "Abou Hanifah a fréquenté pendant une très longue période l'Imam al-Sâdiq, acquérant auprès de lui des connaissances étendues et précieuses en matière de Fiqh et de Hadith. "Tous les deux math-hab (rites) islamiques -le sunnisme et le chiisme - croient que la source des connaissances d'Abou Hanifah provenait principalement de son association avec l'Imam al-Sâdiq."

En raison de ses immenses connaissances et de ses nobles enseignements, les gens se sont rassemblés autour de lui avec toute la dévotion et toute la révérence qui lui étaient dues. Cette haute position et le pouvoir croissant de notre Imam (as) n'a pas manqué de susciter la jalousie et surtout la peur du gouvernant abbasside, Manssour al-Dawânîqî qui, craignant la popularité de l'Imam, a décidé de le supprimer. L'Imam mourra effectivement des suites d'un empoisonnement, le 15 Rajab de l'an 148 de l'Hégire.

Pendant toute sa vie et à toute heure, en cachette ou en public, l’Imam enseignait les vérités de l’Islam et mettait son savoir et sa culture à la portée de tous. Pour résumer, on peut dire que ses discours et ses conseils inestimables ébranlèrent les murs de l’ignorance et du mensonge, refondant la véritable doctrine du Saint Prophète (saww). C’est pourquoi l’on considère que le 6e Imam (as) comme le fondateur de la doctrine shi’ite, d’où la dénomination de doctrine Ja’farite donnée à l’école ou rite shi’ite.

 

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