Dans une atmosphère solennelle que la bonhomie naturelle de l’édile, André Sayegh, a contribué à détendre, la jeune femme, arrivée en famille aux Etats-Unis il y a 21 ans, alors qu’elle n’était qu’un bébé, a fait sensation en entrant dans la grande salle des Fêtes de la mairie.
Revêtue d’un uniforme de gala rehaussé d’un hijab, Serein Tamimi, radieuse, a attiré tous les regards en prenant place aux côtés de ses deux camarades de promotion. Deux jeunes femmes aux racines dominicaines, qui, comme elle, étaient mises à l’honneur, sous les yeux émus de leurs proches.
Parmi ces « trois pionnières » de la police locale, encensées par le premier magistrat de la cité pour « avoir magnifiquement brisé le plafond de verre et être une source d’inspiration pour la jeunesse », la première femme, musulmane et voilée, promue officier de police dans la troisième localité la plus peuplée de la région a été chaudement complimentée.
Talentueuses et méritantes, Serein Tamimi, Yeniry Median et Gabriela Toribia qui, à force de travail et de persévérance, sont allées au bout d’une formation intensive, jalonnée de nombreux abandons en cours de route, ont savouré leur heure de gloire.
Couvertes de lauriers, elles furent littéralement aux anges en entendant André Sayegh proclamer : « Votre prestation de serment est un moment de fierté pour la ville de Paterson. Désormais, la jeunesse locale pourra lever la tête et dire : Je veux être comme elles ».
Tout à son bonheur de rejoindre les rangs d’une police composée de plus de 400 agents aguerris, dont 57 recrues féminines, Serein Tamimi, déjà habitée par la fonction, est pleinement consciente des devoirs et responsabilités qui lui incombent, envers la collectivité en général, et sa communauté en particulier.
« Je veux être un médiateur pour tous les habitants de Paterson. Je veux être au service de tous mes concitoyens, pouvoir communiquer avec tous, sur tous les sujets », a-t-elle déclaré au moment tant attendu de lever la main et de prêter serment.
« Je veux aussi montrer que les musulmans et les femmes voilées ne sont pas tels que les médias les dépeignent à longueur de temps. Nous sommes bienveillants et loyaux, et à titre personnel, j’espère humblement servir d’exemple et inciter les jeunes filles musulmanes à croire en leurs rêves », a ajouté Serein Tamimi, la voix étranglée par l’émotion, tandis que sa mère, sa sœur et sa cousine immortalisaient l’instant avec une joie communicative.
Iqna