les révolutionnaires iraniennes n’appartiennent pas exclusivement à une classe sociale particulière. Ils sont constitués des étudiants, des ouvriers, des instruits, des clergés… etc. Tous participent à cette révolution. Toutes les générations, constituant la nation iranienne, prennent part à la révolution. Les marchés, les écoles, les mosquées, les villes et même les villages les plus petits s’investissent dans la révolution.
Selon l’agence d’information Jamaran, l’imam Moussa Sadr, au cours de son dernier voyage en France, a rédigé un article sur la révolution islamique d’Iran qui a été publié le 23/7/1978 dans le journal Le monde sous le titre « L’appel des prophètes ». L’imam Moussa Sadr, une semaine après la publication de cet article, a été enlevé au cours d’un voyage officiel en Libye. Vous trouverez ci-dessous le texte de l’article de l’Imam Moussa Sadr tiré du livre « Les religions au service de l’homme ».
Dans le monde, le mouvement populaire iranien se distingue de tous les autres mouvements de même catégorie. Car, il offre une nouvelle perspective face à la civilisation humaine. Par conséquent, il est convenable que son évolution soit suivie avec attention par tous les passionnés des domaines et des questions humaines et civilisationnelles.
Le mouvement populaire iranien, en dépit de son expansion et des accusations du régime, jouit des tendances, des originalités, des objectifs et des moralités authentiques et suprêmes.
Les forces de droite n’ont pas pris part au mouvement, bien que le pétrole, les intérêts du pétrole et ce que le pétrole représente s’y trouvent. Les forces de la gauche internationale elles aussi ne font pas partie de la scène, bien que l’Iran et l’Union soviétique ont plus de mille kilomètres de frontière en commun. Le parti communiste iranien lui aussi n’est pas très actif dans le mouvement, bien qu’il soit l’un des plus vieux partis de la région. Alors, aucune des forces locales, droite comme gauche et à ce crédit qu’ils représentent les deux pôles du monde, n’a eu le moindre impact sur le mouvement.
La nation iranienne connaît parfaitement ces situations. Elle sait que ce régime, qui qualifie le mouvement de récessionniste, a réprimé les libertés, plus que tout autre système réactionnaire, en adoptant des méthodes de gouvernances primitives. La nation iranienne sait que ce régime, pour s’attirer les faveurs des grandes puissances, n’a jamais hésité à sacrifier les intérêts et les richesses de la population. La nation iranienne devient plus dévouée et prête à se sacrifier sur la voie de ses idéaux lorsqu’elle compare de tels comportements à l’authenticité des opposants au régime. Cette nation, malgré le fait qu’elle n’a pas d’armes, se bat héroïquement avec son sang et crée une puissance invincible.
Dans une section de l’article de l’imam Moussa Sadr, il est écrit : les révolutionnaires iraniennes n’appartiennent pas exclusivement à une classe sociale particulière. Ils sont constitués des étudiants, des ouvriers, des instruits, des clergés… etc. Tous participent à cette révolution. Toutes les générations, constituant la nation iranienne, prennent part à la révolution. Les marchés, les écoles, les mosquées, les villes et même les villages les plus petits s’investissent dans la révolution.
Ce sont les mêmes faits qui ont conduit le régime à incriminer la gauche, la droite, l’Orient, l’Occident, les gouvernements arabes et même les Palestiniens et à reconnaître ainsi l’ampleur et la profondeur populaire de ce mouvement. Le mouvement des opposants de Shah a trouvé aujourd’hui son propre système de renseignement. Les propos et les discours enregistrés de leurs guides nous parviennent à travers ceux à qui ces discours et propos sont adressés. Ces discours ont pris place dans le cœur des Iraniens.
C’est de droit de dire que l’origine de ce mouvement, de sa croyance et de son aspiration, ce sont les mêmes objectifs de l’expansion humaine et de l’éthique révolutionnaire. La vague qui traverse aujourd’hui l’Iran, rappelle plus que tout, l’appel des prophètes dans les esprits des gens, l’appel authentique du des prophètes avant qu’il ne soit soumis aux déviations des maîtres des écoles, des sectaires et des cupides.
Les objectifs du mouvement ont été précisés clairement dans l’entretien de son leader, l’Imam Khomeiny le grand, avec le journal le Monde, effectué le 6/5/1987. En insistant sur l’origine de ce mouvement, il a mentionné ses dimensions nationales et culturelles ainsi que libératrices.
Les événements courants en Iran et ses incidents de grandes ampleurs ont confronté le monde contemporain à plusieurs points fondamentaux:
1. Il serait convenable que cette expérience unique qui se déroule actuellement en Iran soit examinée de manière approfondie par ceux qui donnent de l’importance aux questions humaines et civilisationnelles. Il faut que ceux-ci protègent le mouvement des propagandes opposantes et tendancieuses.
2. Le régime de Shah après 37 ans de règne, en dépit de jouir de la plupart des potentialités dans tous les domaines, a échoué en tout, même dans la mesure de se préserver de la colère de la nation. Et cela lorsque le plus grand dépôt d’armes du tiers monde est au service de ce régime.
3. Les valeurs morales de l’homme civilisé sont aujourd’hui en danger en Iran. Tant que le régime iranien, à travers des revendications de développement et de démocratie, continue ses actions répressives, d’effusion de sang et de privation de liberté, il ne pourra pas sauvegarder ces valeurs, même s’il jouit d’une protection mondiale.
4. Un régime, qui est aujourd’hui secoué par les vagues de mécontentements populaires et des agitations internes, a parlé hier de la garante de la sécurité du Golfe persique, de l’Océan indien et même de la Somalie. Ceci démontre que rien ne peut le perturber comme les mouvements populaires. Parmi ces mouvements, il y a le mouvement des opprimés du Liban dont l’activité a eu de larges répercussions au sein de la population iranienne.
Les massacres indescriptibles dont subit la population iranienne et que le régime essaye de dissimuler sont un avertissement pour l’homme contemporain, sa conscience et son sentiment de responsabilité. Il est convenable que les hommes présentent les images réelles de ces tueries et de ces répressions au monde et manifestent à travers cela leurs protestations par rapport à cet acte horrible.