Les innombrables agitations en Iran en 1977, ont été si importantes qu’elles avaient provoqué chez Shah une immense colère et une grande inquiétude.
L’été 1978 est considéré comme une période très agitée pour la population iranienne. L’année 78 était l’année de la chute du régime pahlavi. Au cours de cette année, les manifestations contre ce régime ont atteint leur apogée. L’apogée de ces manifestions a eu lieu au cours du mois de septembre de la même année (1978).
Le mois de septembre 1978 était équivaut au mois de ramadhan. Ce qui a entraîné l’amplification des rassemblements et des regroupements dans les mosquées et les organisations religieuses dans le but d’abolir le régime pahlavi et de le remplacer par le gouvernement islamique. Les préliminaires de ce projet ont eu lieu le 4 septembre, coïncidant avec la fête marquant la fin du mois de ramadhan (l’Aïd al-Fitr). La manifestation du 4 septembre est considérée comme l’origine et la source de la victoire de la révolution islamique. Elle a été suivie par les manifestations du 7 et du 8 septembre.
L’incident du 4 septembre a eu lieu à l’époque du premier ministre Jamshid Amouzechga. Le Shah afin de résoudre cette crise et d’étouffer les manifestations, a pris pour cible la religion et s’est mis à la recherche d’une personne qui avait une apparence religieuse et islamique jusqu’à ce que l’un des hommes politiques du système monarchique, Ja'far Sharif Imami qui avait une apparence musulmane, gagne les voix à l’Assemblé. Le Shah cherchait à apaiser la colère de la population en faisant semblant d’être attaché à la religion. Aussitôt que Sharif Imami était entré en fonction, avec le projet de réconciliation nationale il a posé plusieurs actions en faveur de l‘islam afin de gagner la confiance de la population. Par exemple, il a remplacé le calendrier monarchique par le calendrier solaire et a fermé les centres de déviance ainsi que les casinos. Cependant, ces actions n’ont pas trompé la nation iranienne et à leurs yeux, il était resté un trompeur, un hypocrite et un pervers.
En dépit des efforts de l’état et du SAVAK (organisation pour le renseignement et la sécurité nationale) pour faire capoter les évènements du 7 septembre, une fois de plus, la population ont manifesté massivement ce jour-là. Cette marche a débuté depuis Gheitariyeh et s’est achevée à la place d’Azadi ( la liberté). Au cours de cette manifestation, la population ont scandé des slogans et ont sollicité ce jour-là un système idéal à travers des slogans comme "Autonomie, Liberté, république islamique". Entre temps, la population a prévu continuer la manifestation le 8 septembre à 8h du matin sur la place Jaleh.
À la suite des agitations, le régime de Shah a décidé de réprimer la nation de tout part. Décrété la loi martiale était le moyen que Shah avait trouvé pour résoudre cette crise et il l’a appliquée avec le soutien de Carter (Le président des États-Unis à l’époque). Ce décret a été publié à l’insu de la population. A l’aube du 8 septembre, la population qui ignorait que Shah avait décrété la loi martiale, s’est réunie sur la place Jaleh à 8h. Les manifestants étaient si nombreux qu’ils avaient même occupé les rues environnantes. Peu de temps après le rassemblement, les soldats ont assiégé les manifestants de tous les côtés. La population indifférente aux sommations des soldats, ont poursuivi leur manifestation jusqu’à ce que les soldats se sont mis à tirer sur eux de tous les côtés et ont tué un grand nombre de manifestants et blessé d’autres.
Dans ce drame, la politique de Sharif Imami qui reposait sur la réconciliation nationale ont avorté. La population et les journalistes étrangers ont nommé ce jour « le vendredi sanglant ou le vendredi noir » et la population en hommage aux victimes de ce jour ont rebaptisé la place Jaleh, « la place des martyrs ».
Shah en massacrant la population le 8 septembre, se disait que cela pouvait stopper la révolution. Cependant cela n’était rien d’autre qu’une fausse impression, étant donné que la population au lieu de battre en retraite a plutôt renforcé ses rangs en vue d’autres confrontations.