Historiquement, jusqu’à la révolution constitutionnelle, l’Iran était dirigé par un système monarchique et tout le monde était contraint de se soumettre aux ordres du roi. Cependant, les progrès intellectuels et sociaux avaient poussé la population à réfléchir aux moyens de contrôler le pouvoir du monarque. Cette situation avait conduit les dirigeants de la révolution après leur victoire, à chercher à contrôler le pouvoir du roi à travers la constitution. Cependant, avec l’arrivée au pouvoir du monarque Pahlavi, cette constitution avait été suspendue dans la pratique, de sorte que Reza Khan et son fils, indépendamment de la constitution, faisaient tout ce qu’ils voulaient dans le pays.
Cette situation n’avait pas échappé à l’imam Khomeiny (paix à son âme) qui, depuis son enfance, était témoin des progrès après la révolution constitutionnelle. Raison pour laquelle plus d’une fois dans ses confrontations avec le régime Pahlavi, il faisait toujours la remarque du non-respect de la constitution par ce régime.
La discréditation du régime Pahlavi.
Imam Khomeiny (paix à son âme) avec la connaissance qu’il avait de la constitution, démontrait tout en s’appuyant sur cette constitution que le régime Pahlavi ainsi que ses actions n’étaient pas conformes à la loi. Il disait à ce sujet : « La constitution présentait deux étapes : l’étape avant le coup d’état de Reza Khan où les Iraniens ne pouvaient pas prétendre à un gouvernement islamique. Raison pour laquelle, pour contrer la tyrannie, ils étaient convenus de promulguer des lois et avaient remplacé le régime monarchique par le régime constitutionnelle. Ensuite, il vient l’étape après le coup d’état de Riza Shah. A cette époque, Reza Shah avait modifié la constitution et avait formé par la force un parlement. Il avait changé le fond de la constitution pour instaurer un parlement dans lequel la nation n’avait aucune forme d’influence. Il avait défait la monarchie de Qajar et l’avait remplacé par la monarchie Pahlavi. Par conséquent, la monarchie de la dynastie Pahlavi n’avait aucune légitimité et cette dynastie avait été imposée à la nation iranienne en contradiction avec sa constitution. »
Les références à la constitution lors des confrontations.
L’Imam Khomeiny (paix à son âme) lors de ses confrontations avec le régime, plus d’une fois, se référait à la constitution pour dénoncer l’illégalité des actions de Mohammad Reza Pahlavi. Il disait : « Si vous vous appuyez sur la constitution, alors la constitution accorde à la population la liberté et elle est contre la malversation. Je vous invite à mettre en pratique la constitution. Elle accorde l’indépendance à la presse. Sommes-nous des réactionnaires pour avoir dit que la constitution devrait être appliquée !? »
Le rapport entre la loi constitutionnelle et la nouvelle constitution.
L’une des critiques de l’imam Khomeiny (paix à son âme) contre la constitution constitutionnelle porte sur le fait qu’elle était parfaitement adaptée aux constitutions des pays européens et le fait qu’elle n’avait pris en compte les lois islamiques. Cependant, cela ne signifiait pas qu’il avait rejeté complètement la constitution. L’imam Khomeiny (paix à son âme) avait déclaré qu’en supprimant les lois anti-islamiques de la constitution, une nouvelle constitution du pays pouvait voir le jour.
L’analyse de la vision de l’imam Khomeiny (paix à son âme) concernant la constitution constitutionnelle montre que, bien qu’il ait critiqué cette constitution pour avoir été influencé par des intellectuels occidentalisés ainsi que pour son adaptation aux constitutions des pays européens, il la considérait néanmoins comme une arme pour combattre la monarchie du régime Pahlavi et dans ses confrontations avec eux, plus d’une fois il se référait à cette constitution pour démontrer l’illégalité des actions du régime Pahlavi. Par exemple, en 1967, lorsque le Shah avait formé l’assemblée constituante et avait voulu augmenté son pouvoir à travers cette assemblée, l’imam Khomeiny (paix à son âme) s’était opposé à lui et avait qualifié son action d’illégale.