Le témoignage de feu Haj Ahmad Agha sur le choix du lieu de repos éternel de l'Imam

Le témoignage de feu Haj Ahmad Agha sur le choix du lieu de repos éternel de l'Imam

Alors que l'état de santé de l'Imam se détériorait gravement, la question cruciale du choix de son lieu de sépulture nécessitait une décision urgente. Feu Haj Ahmad Agha nous a transmis le récit poignant de ces moments historiques.

D'après le correspondant de Jamaran, les aiguilles de l'horloge marquaient vingt heures vingt en ce treizième jour de Khordad 1368 (3 juin 1989). Malgré tous les efforts déployés par l'équipe médicale, l'espoir s'amenuisait et la résignation se lisait désormais sur les visages des médecins. L'Imam avait trouvé la sérénité, son âme s'apprêtant à rejoindre les sphères célestes.

Une atmosphère de profonde affliction s'était abattue sur l'hôpital. Le personnel contenait ses sanglots, soucieux de préserver les habitants de Jamaran - déjà profondément inquiets de l'état de leur guide spirituel ces derniers jours - de cette terrible nouvelle. Les responsables devaient maintenant décider de la manière d'annoncer ce drame au peuple.

Dans ses mémoires, feu Haj Ahmad Agha Khomeini a immortalisé l'essence de ces heures douloureuses :

Les dirigeants des trois pouvoirs, accompagnés d'autres hauts responsables et de diverses personnalités, affluèrent de tous horizons. Une délégation venue de Qom s'enquérait avec urgence : "Que devons-nous faire ?" L'aggravation de l'état de l'Imam avait semé une grande agitation.

La question du lieu de sépulture avait fait l'objet de réflexions antérieures. Je m'étais dit un jour : "Si l'Imam venait à nous quitter, nous serions tellement bouleversés que nous ne saurions où l'inhumer ni quel site conviendrait le mieux !" J'avais alors envisagé un emplacement approprié entre Qom et Téhéran, où nous pourrions aménager un lieu spacieux et ouvert. Six ou sept mois auparavant, nous avions d'ailleurs entrepris les travaux de terrassement à cet endroit, destiné à accueillir l'Institut d'organisation et de publication des œuvres de l'Imam, tout en prévoyant qu'il puisse servir de mausolée.

Cependant, deux obstacles se présentaient : premièrement, ce site n'était pas encore aménagé ; deuxièmement, des divergences d'opinion émergèrent quant au lieu d'inhumation de l'Imam. Certains préconisaient de le transporter à Qom, dans la mosquée Bala-e Sar, tandis que d'autres s'y opposaient. Je faisais partie de ceux qui insistaient pour ne pas emmener l'Imam à Qom, mais plutôt l'inhumer à l'endroit que nous avions initialement prévu.

On objecta que ce lieu était éloigné et n'était ni aménagé ni nivelé. J'ai alors proposé : "Soit, mais à condition de choisir un emplacement proche du cimetière Behesht-e Zahra, offrant un espace ouvert de deux à trois kilomètres de largeur et de longueur, permettant d'y organiser des activités culturelles si nécessaire."

Finalement, accompagné de deux ou trois amis, nous nous sommes rendus sur place et avons sélectionné l'emplacement actuel du mausolée sacré.

 

Au cours des derniers jours, voyant l'état de l'Imam se dégrader quotidiennement et réalisant que j'étais apparemment le seul à mesurer pleinement la gravité de sa maladie, j'ai pris la décision de réunir les membres de la famille - à l'exception de ma mère - pour leur révéler la véritable situation.

Je les ai donc rassemblés et nous nous sommes installés dans un coin de la Hosseinieh. Là, je leur ai expliqué que je ne leur avais pas encore exposé la réalité des faits et que voici quelle était la situation. Certains ont manifesté leur mécontentement de ne pas avoir été tenus informés plus tôt. Je leur ai répondu : "Si nous avons agi ainsi, c'était d'abord pour vous épargner cette épreuve ; ensuite, nous ne voulions pas que la nouvelle de la maladie de l'Imam se propage. Nous gardions l'espoir de pouvoir maîtriser cette maladie et résoudre le problème. Nous espérions que rien de grave n'arriverait." Cette explication les a apaisés et ils ont accepté de faire face à la réalité.

Cette nuit-là, l'une de mes sœurs avait administré un somnifère à notre mère, compte tenu de son état fragile, pour qu'elle puisse se reposer. Elle dormait donc dans une chambre à l'écart. C'est pourquoi elle ne fut informée de la situation que le lendemain matin.

L'ambiance qui régnait en ces instants demeure au-delà de toute description possible. Dans un coin, quatre ministres accompagnés de quatre députés étaient assis, les larmes aux yeux ; ailleurs se tenait le président du Parlement ; le président de la République d'alors - notre vénéré Guide actuel - s'était installé avec monsieur Mousavi dans un autre recoin. Monsieur Meshkini ainsi que plusieurs membres du Conseil des gardiens et de l'Assemblée des experts occupaient également un espace à part.

Il est absolument impossible de retranscrire ce qui se déroulait en ces moments ! Tout ce que l'on peut exprimer, c'est l'ampleur extraordinaire de l'événement qui, véritablement, n'était alors ni compréhensible ni assimilable, et qui aujourd'hui encore échappe à toute description. Ainsi, bien que tous fussent profondément bouleversés, personne n'était affecté à la mesure de la grandeur de cet instant historique, car l'esprit humain ne pouvait en saisir toute la portée.

Extrait du livre "Chapitre de la patience", p. 20-21

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