La publication de la nouvelle version de la liste des 500 musulmans influents de l’année 2020 a montré que les personnalités musulmanes les plus influentes en 2020, étaient des personnes qui essayaient de faire entendre leur voix dans les pays où les musulmans sont minoritaires, de garantir les droits des musulmans dans les pays où cette minorité est discriminée et opprimée, et de faire entendre la voix de la minorité musulmane de leur pays (Chine et Inde), de façon pacifique.
La femme musulmane la plus influente en 2020, Bilkis Dadi, surnommée Belqis Banu, est une Indienne de 82 ans qui a participé sous une tente, aux manifestations contre les changements à la loi sur la citoyenneté, avec Asma Khatun, 90 ans, et Sarwari, 75 ans. Des centaines de femmes ont progressivement rejoint sa tente, installée dans le quartier de Shahin Bagh au sud de la capitale indienne, pour une manifestation symbolique à la manière du Mahatma Gandhi, le leader indien défenseur des libertés. Belqis Banu était présente sur le lieu de la manifestation, tous les jours, à partir de 8 heures du matin, et a également participé aux tribunes ouvertes, organisées sur le lieu de la manifestation. Le mouvement était si impressionnant qu'elle a été inscrite dans le Top des 100 personnes du Times Magazine.
L'homme musulman le plus influent de 2020 est Ilham Tukhti, un économiste ouïghour condamné à la prison à vie pour séparatisme et pour sa défense des droits de la minorité musulmane ouïgoure en Chine. Tukhti a été convoqué de son domicile à Pékin peu de temps après le soulèvement d'Urumqi en juin 2009, et accusé d’avoir critiqué la politique du gouvernement chinois au Xinjiang. Tukhti a été libéré le 23 août de la même année, sur des pressions internationales, et de nouveau arrêté en janvier 2014 et emprisonné après un procès de deux jours. Avant d'être nommé « homme musulman influent » en 2021, Tukhti a reçu des prix pour son travail humanitaire, notamment le Prix des droits de l'homme Václav Havel (2019) et le prix Sakharov de défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales (2019).
Des dirigeants de la région d'Asie occidentale, comme les années précédentes, sont en tête de la liste des 50 personnalités musulmanes influentes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan arrive en tête de liste pour avoir changé le statut du monument de Sainte-Sophie qu’il a transformé en mosquée. Parmi les autres personnages de la liste figurent le roi Salman d'Arabie saoudite et le roi Abdallah de Jordanie.
Le guide suprême, Seyed Ali Khamenei occupe le premier rang sur la liste des Iraniens pour le rôle de l'Iran dans les conflits en Syrie et au Yémen, et ses relations avec le monde arabe. Seyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement libanais du Hezbollah, est une autre figure éminente des 50 personnalités les plus influentes en 2020, pour ses réalisations militaires à la fin des années 1990, principale raison du retrait d'Israël du sud du Liban en 2000, et son influence croissante parmi les Libanais, chiites et sunnites. Le Hezbollah a également obtenu un soutien populaire important en développant un système de protection sociale qui fournit des écoles, des cliniques et des logements dans les régions chiites du Liban.
Dans la section des penseurs islamiques, le haut du tableau appartient à Muhammad Taqi Usmani (né le 5 octobre 1943), ancien savant et juge pakistanais, et vice-président et professeur de hadiths au Dar-ul-Ulum de Karachi. Il est aussi l'auteur de plus de 80 livres en ourdou, arabe et anglais, dont une traduction du Coran en anglais et en ourdou, et un commentaire en arabe, en six volumes, du Sahih de Muslim, mais il est surtout connu pour ses écrits et ses conférences sur les questions liées au financement islamique et à la banque islamique au Pakistan.
La présence de deux éminents religieux chiites, le grand Ayatollah Javadi Amoli et l'Ayatollah Mohammad Ishaq Fayyaz, est également à remarquer dans cette liste. L’Ayatollah Javadi Amoli est un philosophe, juriste, commentateur du Coran, enseignant au centre islamique de Qom et une des références religieuses chiites du XVe siècle de l'Hégire. Il a étudié auprès de l'Ayatollah Boroujerdi, de l'Imam Khomeiny et de l'Allameh Tabatabai, et pendant une soixantaine d'années, a enseigné la philosophie, le mysticisme, la jurisprudence et le commentaire coranique, et est l’auteur de nombreux livres dont le commentaire coranique « Tasnim » et le livre Rahiq Makhtoum, commentaire de l’œuvre de Molla Sadra.
Après la révolution islamique d'Iran, l'Ayatollah Javadi Amoli est devenu membre du Conseil judiciaire suprême, de l'Assemblée des experts de la Constitution, membre de l'Association des professeurs du centre islamique de Qom et membre de l'Assemblée des experts. Il était également l'Imam de la prière du vendredi de Qom pendant de nombreuses années, et lors d'un voyage en ex-Union soviétique en 1988, a été chargé de transmettre le message de l'Imam Khomeiny à Gorbatchev, alors chef de ce pays.
L'Ayatollah Mohammad Ishaq Fayyaz est également une source d'imitation, professeur au centre islamique de Najaf et originaire d'Afghanistan. Il était un des étudiants et compagnons proches du Grand Ayatollah Aboul Ghasem Khoei. Fayyaz a écrit plus de 40 ouvrages sur des questions jurisprudentielles, idéologiques, sociales et politiques, sur les principes de la jurisprudence, le commentaire d’Al-Urwa Al-Wathqi et du Minhaj Al-Saleheen, les règles bancaires, le gouvernement islamique et la place des femmes dans le gouvernement islamique, traduits pour certains en persan. Après la chute de Saddam, l'Ayatollah Fayyaz a activement soutenu la rédaction, la ratification et l'approbation de la nouvelle Constitution irakienne, soutenu la participation du peuple au référendum et aux élections parlementaires, et défini les lignes directrices pour la formation d'un gouvernement.
Le nom d'Osman Taha dont la méthode d'écriture du Coran est mondialement connue, figure également dans la section des figures culturelles, artistiques et sociales. Parmi les autres noms familiers de la liste figurent Mohamed Salah, footballeur égyptien de Liverpool, Malala Yousafzai, militante pacifiste afghane, Salman Khan, acteur de cinéma indien, et Sami Youssef, chanteur irano-britannique.