La République islamique d’Iran s’est transformée en une grande puissance régionale

La République islamique d’Iran s’est transformée en une grande puissance régionale

Le secrétaire général du Hezbollah a prononcé, mardi 16 février, un discours, via la vidéoconférence, à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat du commandant de la Résistance, Imad Moughniyah.

Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours ce mardi soir, retransmis par la chaine de télévision alManar. Voici les idées principales de son discours :

«(…) A l’occasion de l’anniversaire du martyre des dirigeants du Hezbollah, nous devons commémorer cette occasion, tout en respectant les mesures de précaution sanitaires en vigueur. C’est aussi l’anniversaire de la victoire de la révolution Islamique en Iran, ce pays qui a été longtemps assiégé et combattu mais qui a pu sortir victorieux de toutes les épreuves. Cette expérience démontre au monde entier que la persévérance, la patience, la résistance et la ténacité sont capables de protéger les droits de n’importe quel peuple.

A Bahrein, le peuple est descendu dans les rues pour réclamer pacifiquement ses droits. Il a payé le prix de ce soulèvement à travers les martyrs, les prisonniers, les blessés. Ce peuple continue de lutter malgré les pressions, dans le but de remettre leur pays à sa bonne place, soit parmi les pays opposé à la normalisation des liens avec l’ennemi sioniste.

Notre slogan est cette année : «la recommandation principale est la sauvegarde de la résistance et du peuple».

Les dirigeants martyrs de la résistance représentent le modèle à suivre pour nous et pour les nouvelles générations. Ces grands dirigeants avaient comme seul souci la protection et le renforcement de la résistance. Ils ont passé leur vie et leur jeunesse dans l’action de la résistance. Ils n’ont point fléchi, ne se sont jamais lassés malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient. Ils n’ont jamais déserté les champs de bataille. Ils savaient qu’ils étaient à tout moment, exposés au danger de l’assassinat, mais ils n’ont pas abandonné leurs positions.

Alors que le Liban était envahi par des centaines d’officiers et de hauts gradés sionistes, cheikh Ragheb Harb a refusé de serrer la main à l’ennemi. Il avait lancé son fameux slogan : « Serrer la main de l’ennemi équivaut à reconnaitre son existence ».

Cette déclaration demeure l’une des notions de bases de l’action de la résistance.

Nous sommes responsables de respecter la recommandation de Hajj Imad Moughniyeh qui a insisté sur l’importance de renforcer et d’accroitre les potentiels de la résistance. C’est ce que nos frères combattants le font aujourd’hui, et nous arrivons à développer la force de notre résistance.

Parmi les autres recommandations de nos dirigeants martyrs figurent la protection de la résistance et présenter l’aide aux gens. Nous savons bien sur le plan religieux l’importance de servir les gens, de les aider, de les protéger, de sauvegarder l’intégrité territoriale de leurs terres. L’action de la résistance qui a comme objectif primordial la protection et la défense des gens, des femmes, des enfants et vieillards, la lutte contre les menaces terroristes, sionistes ou takfiris. Nous servons et nous allons servir notre peuple à tous les niveaux.

Sur le plan interne libanais, nous avons entendu certains députés brandissant la menace du recours à une résolution internationale sous le chapitre VII. C’est un appel ouvert à la guerre contre le Liban, je ne conseille personne de jouer ce jeu. On ne peut négliger ni passer sous silence des appels pareils.

L’autre problème est celui de l’internationalisation de la question libanaise. Sachez que cette affaire ne sert aucunement les intérêts du Liban. Vous voulez impliquer des pays du monde de s’ingérer dans nos affaires. Ces pays qui font primer les intérêts d’Israël, imposeront certes leurs conditions, comme l’implantation des Palestiniens et des réfugié syriens, ou encore la délimitation des frontières maritimes selon les souhaits d’Israël.

Je le dis clairement : nous rejetons toute forme d’internationalisation qui représente un danger sur l’Entité libanaise. On ne pourra pas ainsi résoudre nos problèmes, mais les problèmes seront plus compliqués. Oui, nous pouvons demander l’aide à des amis comme c’est le cas actuellement.

Les derniers incidents survenus au Liban ont été exploités pour lancer une campagne médiatique contre le Hezbollah. Une partie des adversaires se contentent d’insulter et de pointer du doigt accusateur le Hezbollah, sans fournir aucune preuve tangible. En fait, ceux qui nous insultent sont faibles, vides et désespérés. Sachez que vos comportements ne nous affectent pas, nous sommes les adeptes des messagers et des prophètes qui ont toujours subi des campagnes d’insultes pareilles.

J’appelle les partisans de la résistance à s’abstenir de riposter par les insultes.  Ceci ne signifie pas pour autant de rester passifs. Mais il faut réagir autrement.

Une autre partie des adversaires tentent de présenter des arguments qui ont l’air « convaincants » pour accuser le Hezbollah. Dans toutes les lois du monde, tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, comme le stipule la présomption d’innocence. Mais au Liban, le Hezbollah est toujours le meurtrier et se tient derrière tous les incidents. Vous accusez le Hezbollah d’avoir tué telle personne ou telle autre parce qu’elle a été assassinée dans l’une de ses régions. C’est bizarre ! Venons appliquer votre équation dans les régions où vous dominez. Pourquoi vous êtes étonnés de savoir qu’Israël peut en finir avec ses agents ?

Lisez les livres, vous, qui prétendez être des gens cultivés, et apprenez comment Israël tue son propre peuple. Vous êtes étonnés de ces faits parce que vous êtes ignorants à ce sujet.  

Tout ce que nous voyons dans les médias est une campagne médiatique systématique payée pour s’attaquer au Hezbollah et le déformer. De toute façon, cette campagne a échoué de ternir l’image de la résistance auprès de ses partisans, bien au contraire, cette dernière a démontré le lien inextricable entre la résistance et son peuple. Nous devons être toujours prêts à avorter les nouvelles et les prochaines campagnes à venir. Vous êtes raisonnables, présentez vos arguments et éloignez-vous des insultes.  

Pour ce qui est de l’explosion du port de Beyrouth, j’avais dit que les informations à notre disposition confirment que l’enquête avait pris fin. Où sont les résultats ? J’avais réclamé du commandement de l’armée et de la justice d’annoncer au grand public les résultats. Nous avons entendu une seule réponse : seule la justice a le droit d’annoncer les résultats de l’enquête. Celle-ci doit alors informer le peuple libanais des raisons et divulguer les dessous de l’explosion. Nous réitérons cet appel et de toute urgence pour dévoiler les auteurs et mettre fin à la campagne de diffamation qui a été lancée injustement contre nous. 

Passons au sujet de la formation du gouvernement au Liban. Je ne pense pas qu’il existe parmi nous un responsable qui soit opposé à cette formation, qui que ce soit. On ne doit accuser personne ainsi. Certes, chacun veut former le gouvernement à sa guise. Les dernières déclarations ont démontré que certains attendent les pays étrangers pour venir faire pression sur certaines parties libanaises. De telles pressions compliqueraient les choses. Il ne faut pas fixer de hauts plafonds. Nous constatons qu’on cherche à imputer au président de la République la responsabilité de l’échec actuel. Nous comprenons l’attachement du président Saad Hariri au portefeuille de l’intérieur, comme l’attachement du duo chiite au portefeuille des Finances. Toutefois nous ne comprenons pas l’insistance sur un gouvernement de 18 ministres. Pourquoi ne pas former un gouvernement de 20 ou de 22 ministres ? ceci favorisera la représentativité de toutes les forces politiques. Je souhaite qu’on revoie ce point pour pouvoir réaliser une percée au sujet de la formation du gouvernement.

Pour ce qui est de notre relation avec nos alliés. 15 ans se sont écoulés à la conclusion de l’entente entre le CPL – Hezbollah, nous avons profité de ses multiples avantages. Nombreux étaient ceux qui ont misé sur son échec et ont œuvré pour exploiter tout incident pour avorter cette entente. Ceci n’a pas eu lieu malgré les changements permanents qui caractérisent la nature de la vie politique libanaise, où on change le fusil d’épaule fréquemment. Les deux parties ont profité de cette entente et nous tenons au maintien de cette entente, voire à son développement.

Au Liban nous sommes face à un problème majeur, celui des débats sur les pages de socialisation. Une personnalité quelconque tient un propos, et c’est la guerre entre partisans et adversaires. Nous devons être très vigilants et attentifs quant à la création par des « armées électroniques ennemies » de faux comptes dans le but de provoquer des conflits entre les gens.

Chacun de nous doit faire preuve de responsabilité et de raison, il faut éviter les insultes et présenter des preuves. Si l’un de nos alliés tient un propos étrange à son discours politique, nous devons rester respectueux et aller s’enquérir sur les dessous de son propos. On ne doit pas le fustiger et s’attaquer immédiatement contre sa propre personne.

Des événements majeurs ont lieu sur la scène internationale, notamment le départ de Trump et l’avènement de Biden. Le Liban est normalement largement influencé par la conjoncture régionale. Le dossier nucléaire iranien est à l’ordre du jour. La position iranienne demeure forte et solide, cette question aura des conséquences directes sur la région. Sur ce point, notons la grande inquiétude israélienne et saoudienne.

La direction américaine a annoncé la suspension du soutien à la guerre au Yémen. C’est un développement positif qui survient grâce à la persévérance, à l’endurance et à la ténacité du peuple yéménite. Les frères au Yémen sont vigilants. Quand l’ennemi échoue, il tente de changer de politique. Cet arrêt de la guerre constitue une défaite cuisante aux Saoudiens qui ont fixé des hauts plafonds pour cette guerre mais ils n’ont réussi nulle part.

 Là encore, les plus grands inquiets sont les Saoudiens et les Israéliens.

En Syrie et en Irak, les Américains semblent décidés à rester en Irak, mais cette fois, sous le prétexte de combattre Daech. Ils ont réanimé ce groupe terroriste. Nous assistons de nouveau aux attaques de Daech dans ces deux pays. Donc, les Américains, et pour ne pas soulever la colère du peuple irakien, vont rester dans le pays sous le prétexte de la lutte contre Daech. Certes, l’axe de la résistance saura vaincre Daech et son projet comme il l’a déjà fait.

Il existe de nombreux autres sujets délicats comme en Afghanistan, en Chypre, et ailleurs. Il semble que la Chine et la Russie représentent les grands défis majeurs pour l’administration de Biden. Les Américains ne pourront admettre la primauté économique de la Chine, au moment où les USA sont largement frappés par le coronavirus.

Il semble que les Américains veulent finir avec les dossiers de la région, pour se consacrer à la Chine et la Russie.

Enfin, le dossier palestinien sera fortement présent cette année et dans les années à venir. Aujourd’hui, on ne parle plus du deal du siècle. Ce recul inquiète beaucoup les Saoudiens et les Israéliens. Le chef de la diplomatie US a dit ne pas accepter l’annexion du Golan aux territoires occupés. On parle d’une solution à deux Etats, ce qui n’était pas le cas avec le deal du siècle. Tout ceci a lieu grâce à la ténacité des mouvements de la résistance et non à l’éveil de la conscience US.

Les Israéliens sont en train de leurrer l’opinion publique israélienne en donnant trop d’importance au dossier de la normalisation avec certains pays arabes. C’est de la pure propagande électorale. Les deux exemples majeurs sont ceux des peuples égyptien et jordanien ; leurs autorités avaient signé des accords de paix avec l’ennemi, alors que les peuples rejettent à ce jour toute normalisation de liens avec l’ennemi. Nous misons sur les peuples arabes pour boycotter toute normalisation de liens avec l’ennemi. Les dirigeants finiront par réaliser que les problèmes de leurs pays ne seront pas réglés par les liens avec Israël. Donc, on exagère beaucoup cette question sur la scène israélienne pour des fins électorales.

Et pour terminer, le chef d’Etat major israélien a longuement exposé les exploits de l’armée israélienne, et s’est vanté de la domination israélienne dans la région, comme si les pays arabes souffraient seuls du coronavirus et du chômage. Selon lui, l’armée sioniste respecte la loi, et donc a le droit de changer les règles d’engagement, et de frapper tout site d’armement au Hezbollah construit parmi les zones civiles. Ces propos sont ridicules. Notre réponse est claire : nous ne cherchons pas la guerre, mais nous allons riposter à tout acte belliqueux. Vous bombardez nos villes, nous ferons de même. Vous bombardez nos villages, nous ferons de même. Vous prétendez frapper des sites militaires, et vous en avez aussi dans vos régions. Nous avons pu protéger nos régions et nos villages dans les années 1990 en frappant des colonies sionistes à chaque fois que nos villages subissaient des frappes.

Le fait de parler d’une bataille de quelques jours est aussi dangereux. Personne ne peut garantir qu’une bataille de quelques jours n’entrainera pas à une guerre majeure. Sachez que les territoires occupés seront largement frappés. Même à Gaza, les règles du jeu ont changé. C’est l’époque de l’axe de la résistance et vous devez prendre ceci en compte. L’époque où vous aviez la liberté de lancer des attaques militaires est révolue. (…)»

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