Porté par le grand homme de l’islam, le célèbre prénom, signifiant « digne d’éloges » ou comblé de louanges », a marqué l’histoire de la religion musulmane et de la civilisation islamique, traversant les siècles et leurs violents soubresauts, les océans et leurs tempêtes houleuses, riche de sa forte puissance évocatrice.
Il a même réussi à se frayer un chemin dans l’Amérique inhospitalière de Trump, et plus extraordinaire encore, à avoir carrément le vent en poupe sous l’ère de la bouc-émissarisation des musulmans et de l’étranger, où seul le suprémacisme blanc a repris des couleurs…
Classement de Baby Center à l’appui – un site internet spécialisé dans les études sur la parentalité – il ressort que l’illustre prénom Muhammad, en dépit de l’hémorragie des agressions islamophobes sur le sol de la bannière étoilée, y a effectué une percée remarquable en l’espace de vingt ans, et particulièrement au cours de ces deux dernières années. Il bondit allègrement de la 14ème à la 10ème place, sans même avoir eu besoin de chausser les bottes magiques de sept lieues…
« Muhammad figure en très bonne position dans tous les classements de prénoms donnés aux nourrissons à l’échelle mondiale. Nous savions qu’il entrerait bientôt dans le Top 10 américain », a déclaré Linda Murray, rédactrice en chef de Baby Center, après avoir expliqué que l’étude qu’elle a supervisée a été menée avec la plus grande rigueur, et s’est appuyée sur les 600 000 nouveaux utilisateurs de leur site enregistrés en 2019.
Fort d’une cote de popularité au beau fixe dans un ciel américain assombri par la haine, le prénom Muhammad n’est pas le seul prénom arabe qui défie magnifiquement les éclairs de l’instrumentalisation de l’islamophobie. Le prénom féminin Aaliyah (exaltée) fait également une entrée très remarquée dans le classement réalisé par Baby Center, pointant à la même 10ème place dans le tableau des petites filles.
« La popularité du nom Muhammad aux États-Unis a considérablement augmenté depuis 1995. Il est entré dans le top 100 en 2013 et, depuis, n’a cessé de gagner des places », a précisé Linda Murray.
Qualifiée de « préoccupante », voire même de « terrifiante », par les partisans fiévreux de Trump – un ramassis de néo-fascistes que la victoire de l’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais a mis en ordre de bataille – c’est peu dire que la nette progression du prénom Muhammad ne les met pas en joie.
Quant à leur chef suprême, l’incendiaire de Washington, il y a fort à parier que le nouveau prénom coup de cœur de l’Amérique, pourtant minée par ses vieux démons, lui aura donné un sacré coup de sang…