L'islamophobie de Trump et le rôle des musulmans dans les prochaines élections américaines

L'islamophobie de Trump et le rôle des musulmans dans les prochaines élections américaines

Bien que Donald Trump considère les musulmans comme sa dernière priorité dans sa politique électorale, les statistiques montrent que les musulmans ont joué un rôle clé dans les élections américaines à diverses périodes.

L’élection présidentielle américaine de l'année prochaine peut être considérée comme la plus grande élection politique au monde compte tenu de la sensibilité créée par Donald Trump et de ses performances sur la scène mondiale.
 
Aux États-Unis et dans la politique intérieure de ce pays, les débats électoraux et les sondages soulèvent diverses questions raciales, ethniques et religieuses, qui comptent parmi les problèmes sociaux les plus importants, ainsi que d’autres questions comme les impôts et le système de santé.
 
En général, le rôle des minorités ethniques et raciales dans les élections américaines, qui est un pays d'immigrants issus de différentes nationalités, est crucial. Les groupes de pression constitués par les différentes ethnies et religions dans la politique américaine, ont parfois une influence qui dépasse l’influence du Sénat et du Parlement américains. Les principaux groupes de pression américains sont le Comité juif américain (AJC), le Comité national arménien d'Amérique et le groupe de pression américano-cubain.
 
Mais la population musulmane des États-Unis qui compte jusqu'à 9 millions de personnes, ne dispose généralement pas d'un lobby cohérent incluant tous les musulmans. Le seul grand lobby américain musulman est le lobby arabo-américain plus concerné par les relations américano-arabes que par les musulmans américains.
 
Les déclarations de Donald Trump, candidat républicain en 2016, étaient si différentes de ses prédécesseurs sur les questions internationales, que certains pensaient que Trump représentait un troisième parti. Des exemples similaires peuvent être trouvés dans d'autres pays comme que le Brésil, le Royaume-Uni, les Philippines et d’autres pays européens.
 
Le débat sur les droits des minorités raciales et religieuses, a suscité des commentaires controversés de Trump depuis la campagne présidentielle de 2016. Dans sa campagne présidentielle et après être devenu président des États-Unis, Trump a toujours eu une vision très négative des minorités religieuses et raciales, en particulier des musulmans, ce qu’il a montré en interdisant l'entrée de certains ressortissants musulmans aux Etats-Unis, geste fortement critiqué par les avocats et les défenseurs des droits de l'homme. Ses propos islamophobes ne se limitaient pas à la présidence. Selon les données de recherche de l'Université Georgetown sur Trump, d'avril 2010 à avril 2018, Trump a fait au moins 86 déclarations haineuses sur l'islam et les musulmans.
 
En 2011 par exemple, lors d'une interview télévisée avec Fox News, Trump a répondu à une question sur le problème des musulmans et déclaré : « Je veux dire que je ne vois pas les Suédois détruire le World Trade Center. Il y a un problème avec les musulmans dans le monde, et vous et moi le savons ».
 
En mai 2015, Trump qui se préparait à lancer sa campagne électorale, a assisté au sommet de l'Iowa sur la sécurité nationale. Un des participants lui a demandé quel était le plus grand mensonge qui avait été dit au peuple américain au sujet de la sécurité nationale. Trump a pointé l'immigration des musulmans qui peuvent entrer dans le pays alors que les chrétiens ne le peuvent pas. 
 
La religion, l'ethnie et des antécédents socio-économiques constituent pour Trump un grave danger politique et civique. Les stéréotypes sur les terroristes du 11 septembre, se sont étendus à tous les musulmans américains atteignant même certains délégués du Congrès comme Ilhan Omar (démocrate du Minnesota) et les musulmans américains sont constamment victimes d'attaques racistes de la part des médias et des politiciens.
 
Après l’arrivée au pouvoir de Trump, en plus de l’interdiction d’entrée de ressortissants de plusieurs pays musulmans aux États-Unis, les musulmans du pays étaient également soumis à des restrictions et à des pressions de plus en plus sévères. Depuis que Trump a pris le pouvoir, plusieurs attentats ont été perpétrés contre des musulmans et des centres islamiques, aux États-Unis.
 
Néanmoins, les musulmans, comme les autres minorités américaines, jouent un rôle majeur dans les élections. Un exemple frappant est celui des élections de mi-mandat de l'année dernière. 80% des électeurs musulmans en 2018 ont voté pour les démocrates et 17% pour les républicains. L'élection de George W. Bush est un exemple de l'influence des musulmans. Lors de l'élection présidentielle de 2000, les électeurs musulmans de Floride ont aidé George W. Bush à remporter l'élection, avec seulement 537 voix supplémentaires.
 
En fait, l'opinion de la communauté musulmane américaine est extrêmement diversifiée. Les musulmans américains viennent de plus de 90 pays de continents différents, sans compter les musulmans afro-américains qui constituent la deuxième population musulmane des États-Unis. Les électeurs musulmans représentent un large éventail socio-économique et racial, et sont extrêmement divers en termes de préférences de vote et d'alignements politiques.
 
Le meilleur commentaire sur l'élection présidentielle de 2020 est celui du militant musulman américain Ghazala Salam qui a déclaré : « Il est temps que les électeurs musulmans américains utilisent l'outil de la démocratie non seulement dans les urnes, mais aussi dans les médias et la communauté. Utilisez les réseaux sociaux pour vous assurer que vos voix seront entendues. Ce qui ne semble pas être pour Donald Trump, une priorité ».

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