Ces touristes originaires d'environ 30 pays ont découvert de près les cérémonies de deuils de Muharram et ses rituels en se rendant aux mosquées, aux Takayas et Hosseiniyeh (Un Hosseiniyeh est une salle de la congrégation pour les cérémonies rituelles chiites en particulier ceux associés à la commémoration du mois de Muharram, marquant le martyre du troisième Imam et du Petit-fils du noble prophète de l’Islam, Mohammad (SAW), le vénéré Hussein d’où vient le nom de la salle.
Plus d'un millier de touristes religieux sont attendues pour assister à l’événement et vivre de près la culture de l’Achoura d’ici le 13 de la lune de Muharram (Premier mois du calendrier musulman) soit le 13 septembre.
Les experts religieux qui maîtrisent la langue anglaise sont installés dans les sites les plus fréquentés pour répondre aux questions et aux ambigüités des touristes sur la philosophie du deuil de l’Achoura et le soulèvement de l’Imam Hussein (P).
Les musulmans chiites revivent la passion de l'Imam Hussein (P) durant les 10 premiers jours du mois de Muharram les événements qui le mènent à la mort en martyre. De l’échec des négociations à Kerbala, lorsqu’ le Prince des martyrs refuse de prêter allégeance au tyran Yazid (jour 1), jusqu’à la disparition de l'Imam Hussein et de ses partisans, martyrisés, (jour 10), les chiites se livrent à différents rituels dans lesquels la repentance collective occupe une place centrale.
Très chorégraphiées et rythmées, les flagellations se font à l’aide de petites chaînes ou simplement avec les mains. Les groupes sont précédés d’étendards et de groupes de musique funèbre qui mettent en musique, par des chants traditionnels, le drame de Kerbala. A l’image des corporations, chaque groupe est rattaché à une mosquée et se distingue par son mode de flagellation et d’habillement. Considérées comme un rite expiatoire, permettant de se remémorer les souffrances endurées par l'Imam Hussein (P) et sa famille durant la bataille de Kerbala, la violence de ces flagellations est uniquement symbolique et théâtral.
Deuxième temps fort de la cérémonie d’Achoura, le Rawzah est la récitation en public des événements de Kerbala. Le récit débute par une élégie funèbre en l’honneur du noble Prophète Mohammed, puis un chanteur de Rawzah retrace l’histoire de l'Imam Hussein (P). A la fin, toute l’assistance entame le chant des lamentations.
Placée sous le signe de l’entraide et de l’altruisme, la cérémonie d’Achoura, au-delà de sa signification mortuaire, donne lieu à de grands mouvements de solidarité populaire et de retrouvailles. De nombreuses familles préparent de gros chaudrons de soupes et de repas traditionnels et les distribuent devant leur porte aux passants.
La nuit qui suit le jour d’Achoura (Dixième journée de Muharram appelé Cham-e Ghariban), les Iraniens allument des bougies dans les Hoseyniyyeh -tentes construites pour l’occasion- en souvenir des membres de la famille d’Hussein, devenus orphelins après sa mort en martyre.
La ville Yazd au centre de l'Iran, est connue pour ses cérémonies prestigieuses du deuil d'Achoura. Elle est la première ville historique de l'Iran, inscrite sur la liste des sites du patrimoine mondiale.
Lors de la 41ème session de Comité du patrimoine mondial de l'UNSCO réuni à Cracovie, en Pologne, l'UNESCO a ajouté dimanche 9 juillet, la ville historique de Yazd sur la liste du patrimoine mondiale.
Créée il y a plus de 2500 ans sous l’empire achéménide, Yazd compte parmi les plus belles oasis du pays. Elle se situe au centre de l’Iran, à 700 kilomètres au sud-ouest de Téhéran. Entourée de hautes montagnes et de déserts, elle borde le sud du Dasht-e Kavir, désert de roches et de sable, à une altitude de 1240 mètres. Placée sur les anciennes routes caravanières qui reliaient les grandes villes de Perse à l’Asie Centrale, à l’Inde et à l’Irak, Yazd était un carrefour commercial important du commerce de la soie et des tapis.
La ville historique de Yazd se trouve à 270 km au sud-est d’Ispahan. C’est un témoignage vivant de l’utilisation de ressources limitées pour assurer la survie dans le désert. Construite en terre, la ville de Yazd a échappé à la modernisation qui a détruit de nombreuses villes de ce type. Elle a gardé ses quartiers traditionnels, le système de qanat, les maisons anciennes, les bazars, les hammams, les mosquées, les synagogues, les temples zoroastriens et le jardin historique de Dolat-abad.
Des études analytiques de la ville historique de Yazd définissant les rapports entre les aspects immatériels de chaque quartier (y compris les dimensions sociales, culturelles et religieuses) et les aspects matériels (comme les qanats, les citernes d’eau et les structures religieuses) seront à entreprendre.