Si les Européens font plaisir à Trump, Téhéran sortira du PGAC

Si les Européens font plaisir à Trump, Téhéran sortira du PGAC

Un groupe de réflexion américain a mis en garde les Européens contre une possible sortie de Téhéran de l’accord avec les 5+1 en raison de la stratégie adoptée envers l’Iran par l’UE, stratégie qui vise surtout à plaire aux États-Unis.

Le groupe de réflexion Stratford a publié une note analytique sur les relations UE-Iran, ainsi que sur les relations américano-européennes avec le gouvernement de Donald Trump et a mis en garde contre le renforcement de la position de l’Europe contre l’Iran et la possible sortie de Téhéran de l’accord 5+1.

Il est d’abord rappelé dans ce rapport les différences de vues existant entre l’Europe et les États-Unis concernant l’accord 5+1 : « Depuis que le président Donald Trump a pris ses fonctions en 2016, Washington a demandé à l’Europe de prendre des mesures en réponse au programme de missiles balistiques de l’Iran et à ses activités régionales, que la Maison-Blanche juge également problématiques. »

« L’Europe, contrairement aux États-Unis, ne croit pas que l’Iran soit le seul à blâmer dans les conflits régionaux, comme ceux en Syrie et en l’Irak. Et malgré les tentatives pour trouver un équilibre au Moyen-Orient, il ne croit pas que cette région puisse trouver un équilibre par la domination d’un seul État. Mais Washington s’inquiète de l’équilibre des forces et, en particulier, de tout changement qui affaiblirait l’Arabie saoudite, son principal allié dans la région. »

Stratfor estime que « l’Europe a la volonté de maintenir ses canaux de communication et de commerce avec Téhéran, parce que l’Iran est une des économies les plus diversifiées du Moyen-Orient et qu’il possède aussi des cadres supérieurs. Si les sanctions américaines sont véritablement mises en œuvre contre l’Iran, l’Europe perdra un grand marché et de grandes opportunités d’investissement. »

Ensuite, le rapport indique que l’Europe se prépare à prendre de nouvelles sanctions plus restreintes contre l’Iran et que « ces sanctions sont une tentative de plaire à Washington. Il s’agira de cibler davantage les personnes civiles et morales impliquées dans le programme balistique iranien et de trouver un moyen d’empêcher l’Iran de soutenir les autres acteurs régionaux ».

« Téhéran se plaindra peut-être des sanctions européennes, mais il est habitué à faire face à de tels défis, et ces mesures ne sont pas aussi dangereuses que les sanctions massives ciblant les secteurs financier et énergétique iraniens. Mais tout durcissement des sanctions européennes contre l’Iran incitera certainement les États-Unis à demander encore plus de sanctions. Alors que Washington continue de demander aux autres pays d’adopter sa stratégie de pression sur l’Iran, Téhéran peut rejeter les conditions énoncées dans le mécanisme INSTEX des trois pays européens et exiger le développement rapide de cet outil afin de couvrir des biens autres que le commerce des biens humanitaires [produits de première nécessité et médicaments]. »

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