Le sixième Imam, Ja’far Sadiq (AS) est né le Vendredi 17 Rabi' al-Awwal de l'an 83 de l'Hégire. Son célèbre titre était "al-Çâdiq" (Le Véridique). Il a été élevé par son grand-père, l'Imam
Zayn al-'Abidine pendant 12 ans, et ensuite sous le patronage de son père,
l'Imam Muhammad al-Bâqir pendant 19 ans.
La période de son Imamat a coïncidé avec la période la plus révolutionnaire et la plus fertile en événements de l'histoire musulmane, la période où l'on a assisté à la chute de l'Empire omayyade et à la montée de la dynastie abbasside.
Les guerres intestines et les bouleversements politiques apportaient des changements rapides dans le gouvernement. Donc le Saint Imam a assisté aux règnes de différents rois, depuis la chute d'Abdul Malik jusqu'au souverain omayyade, Marwân Ibn al-Hakam. Il a survécu jusqu'à l'époque de Abul Abbâs al-Saffâh et d'al-Mançour, tous deux de la dynastie abbasside.
Sous l’Imamat du 6e Imam (AS), les conditions de diffusion des sciences islamiques furent donc encore plus propices. Non seulement le contexte politique était favorable mais par ailleurs, suite aux efforts de publications des hadiths du 5e Imam (AS) et de ses élèves, les gens avait pris conscience de leurs besoins en connaissances islamiques et attendaient d’autres « récits » concernant les « gens de la Maison ». De plus la dynastie omayyade était vacillante. La dynastie abbasside qui n’était pas bien établie cherchaient une légitimité à travers le soutien de la famille des martyrs de Karbala.
L’Imam Ja’afar Sadiq (AS) se mit à diffuser les sciences religieuses et des textes islamiques. Les doctes et les savants venaient de tous le coin pour l’interroger au sujet des sciences islamiques, de l’histoire des prophètes, des Imams, de la philosophie… Celui-ci discutait avec diverses catégories sociales, dialoguait avec les représentants des différentes nations et religions.
L’Imam éduqua de nombreux croyants, format de multiples élèves ; des centaines de livres rassemblant les hadiths shi’ites et les propos scientifiques de l’Imam durent publiées sous le nom de « Principes » (Oçoul). Profitant du cours répit que lui laissait la lutte entre les Ommayades et les Abbassides, l’Imam (AS) consacra son temps à l’éducation des musulmans et à la formation des spécialistes des sciences religieuses : plus de quatre mille savants ont profité de son enseignement, de son savoir et de sa sagesse.
L’Imam (AS) avait demandé à ses élèves d’enregistrer par écrit les cours qu’il leurs dispensait. Il leurs disait : « Aux périodes troubles et d’anarchie de nombreuses œuvres sont détruites ; vous aurez alors besoin de ces livres et de ces textes qui deviendront les seules références religieuses et scientifiques des musulmans. »
Aussi à ses cours les élèves de l’Imam (AS) apportaient leurs plumes et leurs encriers…
Ses disciples ont compilé des centaines de livres relatifs aux différentes branches de la science et de l'art. Outre le "Fiqh" (la Jurisprudence), le "Hadith" (la Tradition) et le "Tafsîr" (l'exégèse), l'Imam dispensait également des cours de mathématiques et de chimie à certains de ses disciples. Jâbir Ibn Hayyân al-Tartûcî, le célèbre savant en mathématiques était l'un des disciples de l'Imam, et a beaucoup appris des connaissances et de la guidance de ce dernier, ce qui lui a permis d'écrire 400 livres sur des sujets divers.
La chute des Omayyades et la montée des Abbassides ont constitué les deux importants événements de l'histoire musulmane. L'état d'anarchie était en progression. On se trouvait au milieu d'une telle obscurité mortelle que le personnage de l'Imam Ja’far Sadiq (AS) se dressait comme un phare déversant continuellement sa lumière pour éclairer les vastes étendues des ténèbres pécheresses qui l'entouraient. Le monde s'inclinait devant sa personnalité vertueuse et admirable. Abou Salma Khallâl lui a offert le trône du califat, mais l'Imam, perpétuant la tradition caractéristique de ses ancêtres a décliné fermement cette offre en raison des conditions critiques qui prévalaient à l'époque.
C'est une vérité historique indéniable que d'affirmer que tous les grands savants de l'Islam étaient redevables, pour ce qui concerne leur instruction, aux Ahl-Elbayt qui constituaient la fontaine des connaissances et de l'instruction pour tout le monde. Al-'Allamah al-Chiblî écrit dans son livre "Sirat al-Nu`mân'': "Abou Hanifah a fréquenté pendant une très longue période l'Imam al-Çâdiq, acquérant auprès de lui des connaissances étendues et précieuses en matière de Fiqh et de Hadith. "Tous les deux math-hab (rites) islamiques -le sunnisme et le chiisme - croient que la source des connaissances d'Abou Hanifah provenait principalement de son association avec l'Imam al-Câdiq."
En raison de ses immenses connaissances et de ses nobles enseignements, les gens se sont rassemblés autour de lui avec toute la dévotion et toute la révérence qui lui étaient dues. Cette haute position et le pouvoir croissant de notre Imam (AS) n'a pas manqué de susciter la jalousie et surtout la peur du gouvernant abbasside, Mançour al-Dawânîqî qui, craignant la popularité de l'Imam, a décidé de le supprimer. L'Imam mourra effectivement des suites d'un empoisonnement, le 15 Rajab de l'an 148 de l'Hégire.
Pendant toute sa vie et à toute heure, en cachette ou en public, l’Imam enseignait les vérités de l’Islam et mettait son savoir et sa culture à la portée de tous. Pour résumer, on peut dire que ses discours et ses conseils inestimables ébranlèrent les murs de l’ignorance et du mensonge, refondant la véritable doctrine du Saint Prophète (saww). C’est pourquoi l’on considère que le 6e Imam (AS) comme le fondateur de la doctrine shi’ite, d’où la dénomination de doctrine Ja’farite donnée à l’école ou rite shi’ite.
A sa naissance c’est l’omeyyade `Abd al-Malik qui régnait, quand il devint imâm c’était Hichâm. Il vit passer les cinq derniers omeyyades et la prise du pouvoir par les abbassides. Il est mort pendant le règne du deuxième abbasside al-Mansûr.
Sa succession va créer un problème car son fils Ismâ`il ben Ja`far, successeur désigné, est décédé avant lui en 760. A` la mort de Ja`far as-Sâdiq, la majorité préféra prendre pour imâm son deuxième fils Mûsâ al-Kâzim plutôt que son petit-fils Muhammad ben Ismâ`il que suivirent les ismaéliens.df
Il mourut martyr en 148/765 selon les traditions chi’ites, empoisonné par ordre du calife Abbasside, al Mansûr. Après la mort de son père, il devint Imam par Ordre divin et décret de ses prédécesseurs. Durant son imamat, le sixième Imam, jouit de plus grandes libertés et d'un climat plus favorable pour la propagation des enseignements religieux. Ce répit fut la conséquence de révoltes en terre islamique, notamment le soulèvement de Moswaddah visant à renverser le califat omeyyade, et des guerres sanglantes qui aboutirent finalement à sa chute. Les circonstances plus favorables à l'enseignement chi’ite étaient aussi le résultat du terrain que le cinquième Imam avait préparé pendant son imamat de vingt ans par la propagation des enseignements véritables de l'Islam et des sciences de la famille du Prophète.
L'Imam profita des circonstances pour répandre les sciences religieuses tout au long de son imamiat, contemporain de la fin des omeyyades et du début du califat Abbasside. Il instruisit plusieurs savants dans les différents domaines des sciences spéculatives et traditionnelles (aqli' wa naqli) tels Zarârah, Mohammad Ibn Muslim, Mu'min Tâq, Hishâm Ibn Hakam, Abân Ibn Taghlab, Hishâm Ibn Salim, Hurayz, Hishâm Kalbi Nassâbah et Djâbir Ibn Hayân l'alchimiste. Même certains savants sunnites importants comme Sufyân Thawri, Abu Hanifah, le fondateur de l'école Hanafi, Qâdî Sukûni, Qâdî Abu al Bakhtari, et d'autres, eurent l'honneur d'être parmi ses étudiants. On raconte que de ses cours sortirent quatre mille savants dans le hadith et autres sciences. Le nombre de hadiths rapportés des cinquième et sixième Imams dépasse celui des hadiths rapportés du Prophète et des autres dix Imams réunis.
Mais vers la fin de sa vie, l'Imam fut soumis à de sévères restrictions de la part du calife Abbasside, al Mansûr , qui ordonna de torturer et d'assassiner beaucoup de descendants du Prophète qui étaient chi’ites, du point qu'il surpassa en cruauté les Omeyyades. Sur ses ordres, ils furent arrêtés par groupes, certains jetés dans des prisons profondes et sombres et torturés jusqu'à la mort; d'autres furent décapités, enterrés vivants ou placés dans les fondations ou entre les murs de constructions et emmurés vivants.
Hishâm, le calife omeyyade, avait ordonné que le sixième Imam fut arrêté et en présence de son père, le cinquième Imam, emmené a Damas. Plus tard, l'Imam Sadiq fut arrêté par Saffâh, Ie calife Abbasside, et emmené en Iraq. Finalement Mansûr le fit arrêter de nouveau et emmener à Sâmarrah où il fut gardé à vue. Mansûr était rude et irrespectueux envers l'Imam et projeta plusieurs fois de le tuer. Finalement l'Imam fut autorisé à retourner à Médine où il passa le reste de sa vie dans la retraite, jusqu'à ce qu'il soit empoisonné à la suite des intrigues de Mansûr.
A l'annonce de la nouvelle du martyre de l'Imam, Mansûr écrivit au gouverneur de Médine, lui ordonnant de se rendre à la maison de l'Imam sous prétexte d'exprimer ses condoléances à la famille, et de demander à voir et à lire le testament de l'Imam. Quiconque était choisi par l'Imam comme son héritier et successeur devait être décapité sur place. Le but de Mansûr était évidemment de mettre un terme à toute la question de l'imamat et des aspirations chi’ites. Quand le gouverneur de Médine, conformément aux ordres reçus, lut le testament, il vit que l'Imam avait choisi quatre personnes plutôt qu'une seule pour administrer son testament : le calife lui-même, le gouverneur de Médine, Abdallah Aftah, le fils aîné de l'Imam et Mussa, le plus jeune fils. De cette manière le complot de Mansûr échoua
Al Manssour résista de longues années avant de faire assassiner l'Imam as-Sadeq car il lui fallut de longues années pour que son pouvoir soit stable.
Puis, il prit la décision d'agir selon la tradition Omeyyade consistant à tuer l'Imam l'époque !
Il ordonna que l’Imam (as) soit empoisonné et Ja'far as-Sadeq mourut le 25 Chawal de l'an 148 de l'Hégire en Martyre comme les autres Imams, il était âgé de 65 ans.