L’Ayatollah Khamenei, hospitalisé au moment de l’attentat, rapporte ainsi ses souvenirs de cet événement funeste.
Il dit :
« Je pense que c’était le deuxième ou le troisième, je ne me souviens plus très bien, parce que je ne me sentais pas bien, que le chirurgien qui m’examinait, avait annoncé que le parti République islamique avait été touché par un attentat terroriste et que certaines personnes étaient tombées martyr. Mais il n’avait pas mentionné le nom de l’Ayatollah Beheshti. Vu que je n’étais pas dans mon état naturel, je n’étais pas tellement sensible à cela et après je l’ai même oublié.
Entre le douze et le treize du mois, j’avais insisté pour qu’on me donne le journal et la radio afin que je m’informe des événements. Les proches et les gardes qui étaient avec moi ne l’avaient permis. J’avais continué à insister et pour finir, ils m’avaient dit qu’il n’était pas possible d’apporter la radio là où on était, parce que cela pourrait endommager les appareils connectés à mon cœur pour contrôler mon pouls. J’avais donc dit, si c’est le cas, qu’on m’apporte le journal, cela n’endommagera pas les appareils. Mais ils ne s’exécutèrent pas, ce qui me mit dans une colère immense. Car je n’arrivais pas à comprendre, comment je pouvais demander quelque chose et mes proches étaient dans l’incapacité de me satisfaire et étaient incapables de m’acheter même un simple journal.
Un jour, Monsieur Hachimi Rafsanjani et Hajj Ahmad Aqa étaient venus me rendre visite comme à leur habitude. Mon docteur s’était tourné vers moi et avait dit à Monsieur Hachimi :
« Il a beaucoup insisté pour qu’on l’apporte une radio. Selon vous est-ce nécessaire ? »
MonsieurHachimi répondit : Non !
Je l’avais demandé pourquoi, et il répondit : « La radio a une mauvaise nouvelle, elle contient des événements bouleversants. ». M. Hashemi essayait de me dire la nouvelle d'une manière. Puis, il a dit, par exemple, le siège du parti a été explosé et certains sont blessés. M Hachimi était aussi blessé. Puis, il prononça aussi le nom de l’Ayatollah Beheshti et je me sentis très bouleversé. Je ne me souviens plus, mais peut-être j’avais même pleuré. Ces jours-là, je n’étais pas encore dans mon état naturel et je venais de subir une troisième opération. Lorsque j’appris que l’Ayatollah Beheshti était blessé, j’oublai de demander le journal et la radio. Je demandai comment il allait ?
Et Il m’avait répondu : « L’Ayatollah Beheshti ne se porte pas bien. » Et Je me sentis très mal.
Finalement, j’appris que l’Ayatollah Beheshti était tombé martyre. L’Ayatollah Beheshti était pour moi comme un frère et j’avais une croyance absolue en lui. Nous avions partagé beaucoup de choses ensemble. Pendant la révolution islamique, nous avions vécu côte à côte nuit et jour pendant un an et demi environ. La régularisation de tous nos travaux et de tous nos efforts est semblable. Raison pour laquelle, ce fut un choc pour moi d’apprendre son décès. »
L’Ayatollah Khomenei dans l’analyse de l’événement du 28 Juin 1981 et ses conséquences au niveau national et international dit ceci :
« L’attaque du siège du parti eut beaucoup de conséquences au niveau national. Car le peuple portait une affection particulière au parti et aux responsables du parti qui étaient tombés martyre lors de cette attaque. Surtout, après la révélation de l’assemblée concernant Bani Sadr et les actions décisives et concluantes de l’Imam à l’égard de Bani Sadr, le peuple s’était détourné de ce mouvement et avait d’un coup compris la nullité du mouvement des libéraux.
A coup sûr, les premiers jours où je n’avais pas accès au journal et n’était pas informé de ce qui se passait, il y avait sans doute des personnes qui pensaient que cet événement marquait la fin et la chute de la Révolution islamique. Par ailleurs, les échos de cet événement dans le monde étaient bénéfiques et utiles. »