Analyse des écrits de l’Imam Khomeini :
Dans les œuvres en persan de l’Imam Khomeini :
Le mot « vêtement » (lebâs) et ses dérivés apparaissent 825 fois,
Le mot « noir » (siyâh) 271 fois,
L’expression « porteur de noir » (siyâhpoush) 4 fois,
Le mot « noirci » (meshki) 1 fois.
Cependant, la combinaison « vêtement noir » n’apparaît que deux fois :
Dans le traité de jurisprudence (Tawdih al-Masa'il) :
Question 865 : « Certaines choses sont déconseillées pour celui qui prie, notamment le port de vêtements noirs, sales, serrés, de vêtements appartenant à quelqu’un qui consomme de l’alcool, ou de quelqu’un qui ne se soucie pas de la pureté rituelle, ainsi que les vêtements ornés de dessins figuratifs. Il est également déconseillé de laisser les boutons de sa chemise ouverts ou de porter une bague avec une gravure figurative. »
Une autre mention décrit une situation : lors de l'anniversaire du Shah en 1979, certaines personnes portaient des vêtements noirs, selon les récits.
Analyse de l'opinion de l'Imam Khomeini concernant le port du noir en deuil et son propre usage des vêtements noirs :
Dans le Sahifeh-ye Imam, vol. 4, p. 161, l'Imam Khomeini fait une description des événements du 4 Aban (anniversaire du Shah) :
« Aujourd'hui, qui correspond au 4 Aban, en Iran, comme l’a rapporté même la radio nationale, dans de nombreuses villes, il y a eu des manifestations et des troubles. Selon certaines informations, les habitants de Qom, du nord de Téhéran et d'autres endroits portaient des vêtements noirs et des drapeaux noirs étaient hissés à divers endroits. »
Cela montre que les propos de l'Imam concernant le port de vêtements noirs et la décoration des lieux en noir relèvent de la description des faits et non d'une fatwa ou d'un avis juridique.
Concernant l'usage personnel de vêtements noirs par l'Imam :
Après la révolution, personne n’a vu l’Imam porter une chemise noire. Cependant, il portait souvent une aba (manteau) noire, ce qui est cohérent avec une tradition mentionnée dans un hadith de l’Imam Sadiq (as) :
« Le port de vêtements noirs est déconseillé, sauf dans trois cas : les chaussures, le turban et le manteau. »
Cette pratique est également en accord avec l’usage courant chez les clercs chiites descendants de l’Imam Hussein (as), qui portent un turban noir en signe de deuil permanent pour leur aïeul.
Une demande particulière pour une aba noire :
Dans le Sahifeh-ye Imam, vol. 3, p. 186, une lettre de l’Imam à son fils Ahmad montre qu’il lui demandait d’envoyer une aba noire légère fabriquée à Rasht.
Cette lettre date du 3 Azar 1355 (23 novembre 1976), une période où le climat se rafraîchissait à l’approche de l’hiver. Cela pourrait indiquer une demande purement pratique. Toutefois, étant donné que cette date coïncidait avec le 2 Dhu al-Hijjah 1396 AH, soit un mois avant Muharram, il est également plausible que l’Imam souhaitait cette aba pour le début de Muharram, sans qu’il y ait de message codé dans cette demande.
Ainsi, bien que l’Imam ait évité de porter des chemises noires, il n’a pas hésité à utiliser des abayas (mentaux) noires dans des contextes conformes à la tradition et aux usages religieux.