2- Quelle est l'opinion de l'Imam Khomeini sur la présence des femmes dans des postes clés du pays ?
Pour répondre à cette question, examinons d'abord les propos suivants :
« Dans le système islamique, la femme jouit des mêmes droits que l'homme : le droit à l'éducation, le droit au travail, le droit de propriété, le droit de voter et le droit d'être élue. Dans tous les aspects où l'homme a des droits, la femme en a également. Cependant, il existe des situations où certaines choses sont interdites à l'homme en raison des corruptions qu'elles peuvent engendrer, et il en va de même pour la femme. L'Islam a voulu préserver la dignité humaine de l'homme et de la femme. L'Islam a voulu que la femme ne soit pas un objet de jeu entre les mains des hommes. » (Sahifeh-ye Imam, vol. 5, p. 189)
L'imam Khomeini (ra) s'appuyait sur une vision systématique fondée sur la complétude de la religion. Cette complétude peut être étudiée sous les aspects gnostiques, philosophiques, juridiques et politiques. Ici, nous nous limiterons à une brève mention de son point de vue juridique et politique.
1. Aspect juridique :
Selon le consensus des juristes (fuqaha), certains postes comme ceux de juge (qadi) et d’imam de la prière collective (imam jumu'a) ne sont pas attribués aux femmes. Cependant, il est important de noter que l'Imam Khomeini, en tant que juriste (faqih), adoptait une méthodologie basée sur les principes fondamentaux (usuli) plutôt qu'une approche littérale (akhbari). Cela signifie que dans la perspective des juristes usulis, les portes de l'interprétation (ijtihad) restent ouvertes. Si un juriste, en s'appuyant sur les principes et fondements de la jurisprudence islamique, tout en tenant compte des conditions temporelles et contextuelles, arrive à une conclusion différente de celle généralement acceptée par le consensus des juristes, il ne serait pas considéré comme s'écartant du système juridique de l'Imam.
2. Aspect politique :
L'Imam Khomeini ne séparait pas la politique de la religion et considérait que le vote du peuple avait une valeur religieuse intrinsèque. Cette perspective se reflète dans la Constitution de la République islamique, qui incarne la volonté de la majorité du peuple. Toutefois, la Constitution impose certaines restrictions à l'accès des femmes à des postes spécifiques.
Par exemple, pour la candidature à la présidence, le terme "rijal" est utilisé. Bien que certains juristes considèrent ce terme comme pouvant être interprété de manière élargie, l'interprétation finale de la loi appartient au Conseil des Gardiens, qui jusqu'à présent a interprété "rijal" comme signifiant exclusivement les hommes.
Cependant, rien n'empêche les femmes d'occuper d'autres postes clés comme ceux de ministre, gouverneur (ostandar), préfet (farmandar) ou directeur général (modir kol). Cela est conforme à la vision de l'Imam Khomeini.
De plus, bien que l'Imam considérait la Constitution comme un pacte national, il ne la voyait pas comme une révélation immuable. Il a laissé la porte ouverte à sa révision, insistant même sur la nécessité de la revoir dans les derniers jours de sa vie.