Norouz,  la fête iranienne

Norouz, la fête iranienne

Norouz est sans doute la fête religieuse et nationale la plus importante et peut-être la plus ancienne de l’Iran. Bien qu’elle ne soit pas citée dans l’Avesta, livre sacré des Zoroastriens, cette fête a été mentionnée comme fête religieuse dans plusieurs textes datant de la Perse d’avant l’Islam.

La célébration de Norouz dans la Perse antique

Les images taillées sur les murs de Persépolis représentent les émissaires des divers peuples vivant sous le pouvoir des Achéménides en train d’offrir des présents au roi. Ces images témoignent de la majesté de la célébration de Norouz à l’époque de cette dynastie.

Après la chute de l’empire des Achéménides et l’instauration du pouvoir grec par Alexandre, la Perse connu différents stades d’évolutions culturelles. Il est difficile, étant donné le nombre réduit de textes et de témoignages datant de cette époque, de porter une opinion sur la culture et surtout sur la manière ancienne de célébrer Norouz. Il en est de même en ce qui concerne les cinq cents années de l’empire des Arsacides. Néanmoins, certains faits et indices témoignent de la célébration plus ou moins constante de cette fête, impératif religieux chez les zoroastriens dont la religion était la religion officielle de la dynastie des Arsacides. De plus, sous l’empire des Sassanides, Norouz était fêté à grands renforts de rites et de cérémonies grandioses témoignant d’une longue tradition en la matière.

Les écrivains de l’époque islamique qui ont beaucoup cité la dynastie des Sassanides dans leurs textes, décrivent la splendeur avec laquelle cette fête était organisée à la cour et par le peuple. D’après ces textes, les rois cherchaient à rendre le peuple joyeux et les gens chômaient ce jour-là et en profitaient pour se reposer et se divertir. En ce jour, les rois recevaient les tributs et procédaient aux nominations et aux destitutions. Frapper la monnaie, nettoyer les temples de feu, sacrifier, planter des arbres, faire des constructions…faisaient partie des activités auxquelles on s’adonnait en ce jour.

Certains rois comme Ardeshir Babakan, Bahram-eh-Gour et Anoushiravan offraient leurs habits au peuple et recevaient des présents en échange.

Le roi fixait un jour précis pour recevoir le peuple et personne n’avait le droit d’empêcher les gens d’entrer au palais. On annonçait l’audience publique quelques jours à l’avance pour laisser aux gens le temps de prendre leurs dispositions. Toutes plaintes et requêtes pouvaient y être présentées, même contre le roi lui-même. Les plaintes contre ce dernier étaient examinées par les grands de la cour et de la religion. Les différents entre les gens étaient résolus sur place. L’une des fonctions sociales des fêtes, surtout celle de Norouz, fut et reste la réconciliation de tout un chacun.

A l’époque des Sassanides, il était coutumier d’allumer du feu le soir du nouvel an, d’une part en signe de respect pour cet élément sacré et d’autre part, en raison de la croyance des Perses selon laquelle les âmes des défunts rejoignaient leur famille pour passer Norouz avec eux. Ainsi le feu leur indiquait le chemin de la maison.

L’eau aussi occupe une place importante dans ces rituels en tant qu’élément sacré et source de vie. Au matin de Norouz, les gens s’aspergeaient mutuellement d’eau et devaient se laver avec de l’eau pendant la journée. Cette tradition est certainement liée à Khordad, dieu gardien de l’eau et de la végétation, à qui l’on a dédié le sixième jour de chaque mois.

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